"On n'injecte pas le démon": le ministre de la Santé appelle les collèges privés réticents à vacciner contre le papillomavirus

"On n'injecte pas le démon": le ministre de la Santé appelle les collèges privés réticents à vacciner contre le papillomavirus

La vaccination de collégiens contre les papillomavirus a débuté lundi en classe de 5e dans quelques régions, telles que la Nouvelle-Aquitaine ou la Normandie, avant une extension à tout le territoire. Face aux réticences de certains collèges privés à lancer cette campagne de vaccination, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a réagi, ce mardi, au micro de France Inter.

"Je vais vous donner un scoop: on injecte un vaccin, on n'injecte pas le démon", a-t-il déclaré.

Dans une instruction sur l'organisation de cette campagne de vaccination signée en juin par les ministres de l'Éducation nationale et de la Santé, il est précisé que seuls les établissements privés volontaires seront concernés. Or certains principaux de collège, notamment du Sud-Ouest, refusent de la lancer.

La "raison va l’emporter"

Selon le ministre de la Santé, le refus de ces établissements privés d'organiser une campagne de vaccination est "un problème majeur".

Cette vaccination "protège du cancer du col de l'utérus, de la vulve, du vagin, de l'anus... peut-être que certains trouvent ça choquant mais les enfants de 5e, ils ont tous entendu ça, qu'ils soient dans le public ou dans le privé", a-t-il poursuivi.

Reconnaissant qu'avoir exempté les collèges privés de l'obligation de vaccination constituait un "petit angle mort", Aurélien Rousseau s'est montré confiant sur le fait que le taux d'adhésion augmente avec le temps: "je pense que la raison va l'emporter", a-t-il dit.

Le vaccin anti-HPV, cible des courants religieux

Ce vaccin protégeant contre un virus sexuellement transmissible est notamment la cible des plus religieux, catholiques comme musulmans, qui refusent d'aborder la sexualité avec des enfants de 11 ans.

Le secrétaire général de l'Enseignement catholique Philippe Delorme a fait part en septembre, en marge de sa conférence de presse de rentrée, de "la lassitude des chefs d'établissement de se voir sans cesse investis de missions supplémentaires", selon des propos rapportés par son service de presse.

"Les établissements qui le pourront organiseront la vaccination mais il n'y aura bien sûr aucune injonction nationale de notre part", a-t-il ajouté.

L'Enseignement catholique n'a pas "d'opposition de principe" sur cette vaccination, selon Philippe Delorme, qui a confirmé que "peut-être", "à la marge", certains établissements ne proposeront pas cette vaccination.

Promise par le président Emmanuel Macron en début d'année, la vaccination est entièrement prise en charge par la Sécurité sociale et prévu dans quelques régions, telles que la Nouvelle-Aquitaine ou la Normandie, avant une extension à tout le territoire.

Article original publié sur BFMTV.com