Au Nigeria, Boko Haram libère une centaine d'élèves

DAPCHI, Nigeria (Reuters) - Des combattants de Boko Haram ont reconduit chez elles mercredi plus d'une centaine des 110 élèves enlevées le mois dernier par le groupe islamiste à Dapchi, dans le nord-est du Nigeria.

Les ravisseurs n'ont pas expliqué les raisons de cette libération. Les autorités nigérianes ont nié tout versement de rançon.

Plusieurs jeunes filles ont raconté que cinq de leurs camarades étaient mortes en captivité et qu'une autre était toujours détenue car, chrétienne, elle refusait de se convertir à l'islam.

"Ils ne nous ont fait aucun mal", a dit l'une des jeunes filles libérées, prénommée Grema. "Ils nous donnaient à manger, de la très bonne nourriture. Nous n'avons eu aucun problème."

Aliyu Maina, le père d'une écolière de 13 ans, a expliqué que les combattants avaient bloqué la route puis demandé à la population de la ville de laisser passer les parents des otages afin qu'ils puissent reconnaître leurs enfants.

"Ils n'ont parlé à personne, salué personne", a-t-il dit.

Le gouvernement nigérian affirme, pour sa part, que 76 écolières ont été libérées dans le cadre du "processus en cours".

Ces libérations ont été possibles grâce "à des efforts en coulisses et grâce à l'aide de certains amis" du Nigeria, a précisé le ministre de l'Information, Lai Mohammed, dans un communiqué.

"Aucune rançon n'a été versée", a dit Lai Mohammed. "La seule condition qu'ils ont posée, c'est de ne pas remettre les jeunes filles à l'armée mais de les relâcher dans la ville de Dapchi sans présence militaire."

L'enlèvement de ces collégiennes et lycéennes âgées de 11 à 19 ans le 19 février a été l'évènement le plus important du genre depuis la disparition de 270 écolières de Chibok en 2014.

Il a accentué la pression sur le président Muhammadu Buhari, élu en 2015 sur la promesse de mettre fin à l'insurrection djihadiste.

(Ola Lanre et Abraham Achirga à Dapchi; Tangi Salaün, Pierre Sérisier et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)