Niger : « Même en retrait, la France peut conserver une influence »

Le Premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine, lors d'une conférence de presse à Niamey, le 4 septembre 2023.   - Credit:- / AFP
Le Premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine, lors d'une conférence de presse à Niamey, le 4 septembre 2023. - Credit:- / AFP

Au Niger, des « échanges » entre militaires sont en cours pour obtenir le départ d'une partie des soldats français. L'annonce du journal Le Monde, qui cite des sources françaises, a lieu au lendemain de déclarations du Premier ministre nigérien nommé par la junte, qui a affirmé espérer maintenir une « coopération » avec la France et obtenir bientôt une « entente » avec les pays de la Cedeao, qui brandissent toujours la menace d'une intervention militaire.

Doit-on y voir une inflexion dans le bras de fer qui oppose depuis un mois Paris et la junte, alors que la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a redit dimanche son soutien au maintien de l'ambassadeur de France à Niamey ?

Souleymane Gassama, dit Elgas, journaliste, écrivain et chercheur associé à l'IRIS, auteur de l'ouvrage Les Bons Ressentiments, essai sur le malaise postcolonial aux Éditions Riveneuve, livre son analyse de la situation au Point.

Le Point : Voit-on se profiler une sortie de crise au Niger ?

Elgas : Les informations sont encore trop parcellaires. Paris ne discute pas avec la junte, l'armée française échange avec les militaires nigériens, et essaie de sortir sans donner l'impression d'une capitulation. Un retrait partiel des troupes se profile, on verra si cela s'applique aussi à l'ambassadeur. Mais ce premier contact pourrait tout de même être un signal positif, après la séquence de surenchère langagière que nous venons de traverser.

Si on veut être très optimistes, on peut y [...] Lire la suite