Niger : la France avait été sollicitée pour aider à libérer le président Mohamed Bazoum

Environ 1 500 militaires français sont stationnés au Niger, en vertu d’accords de défense entre les deux pays.

Mohamed Bazoum, ici assistant à une réunion avec le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres au palais présidentiel de Niamey, au Niger, le 2 mai 2022.

NIGER - L’information a été révélée par le journal Le Monde ce samedi 19 août. La France avait été sollicitée dans les heures qui ont suivi le coup d’État au Niger, le 26 juillet, pour apporter son appui à une éventuelle intervention de l’armée nigérienne pour libérer le président Mohamed Bazoum.

Environ 1 500 militaires français sont stationnés au Niger, en vertu d’accords de défense entre les deux pays. Ces accords ont été dénoncés par les militaires qui ont pris le pouvoir au Niger, mais cette révocation n’est pas reconnue par Paris qui considère qu’ils ne représentent pas les autorités légitimes du pays.

Dans les heures qui ont suivi le coup d’État, « une demande a été formulée d’appui à une intervention de l’armée nigérienne pour libérer le président Bazoum », a indiqué à l’AFP une source proche du dossier. « Mais les loyalistes ont changé de camp et rejoint les putschistes. Les conditions n’étaient donc pas réunies pour satisfaire cette demande d’appui », a précisé cette source, qui n’a pas précisé la nature de l’aide que Paris aurait pu potentiellement apporter.

Quelques jours plus tard, le 31 juillet, les auteurs du coup d’État avaient accusé la France de vouloir « intervenir militairement » pour rétablir le président Bazoum dans ses fonctions.

Dans un communiqué lu à la télévision, ils avaient affirmé que « la France, avec la complicité de certains Nigériens, a tenu une réunion à l’état-major de la Garde nationale du Niger, pour obtenir des autorisations politiques et militaires nécessaires ».

Arrivée d’une délégation de la Cedeao à Niamey

Mohamed Bazoum est toujours retenu par les nouveaux dirigeants du Niger. Et les pays occidentaux et africains multiplient les mises en garde contre la détérioration de ses conditions de détention et de son état de santé.

La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), de son côté, menace d’une opération militaire pour restaurer l’ordre constitutionnel, tout en privilégiant une issue diplomatique à la crise.

Une délégation d’émissaires de la Cedeao est arrivée samedi à Niamey afin de tenter une nouvelle médiation diplomatique, ont indiqué à l’AFP des sources proches de la Cedeao et du président renversé.

La délégation est notamment conduite par l’ancien président nigérian, Abdulsalami Abubakar, selon la cellule communication du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), qui a pris le pouvoir à la faveur du coup d’État du 26 juillet.

Abdulsalami Abubakar s’était déjà rendu à Niamey au nom de la Cedeao le 3 août, mais n’avait rencontré ni le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, ni le président renversé.

Selon une source proche de la Cedeao, cette délégation souhaite transmettre « un message de fermeté » aux militaires à Niamey et rencontrer le président Bazoum toujours retenu prisonnier.

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