Niger : expiration de l’ultimatum de la Cedeao, les putschistes ferment l’espace aérien

“Le Niger et toute l’Afrique retiennent leur souffle”, lance le quotidien burkinabè Wakat Séra. La Cedeao avait donné à la junte nigérienne et à leur chef, le général Abdourahamane Tchiani, jusqu’à dimanche soir pour abandonner le pouvoir et rétablir l’ordre constitutionnel, sous peine de les y obliger par “la force”.

L’ultimatum a expiré et, pour Al-Jazeera, “tous les yeux sont maintenant tournés vers la prochaine décision des dirigeants d’Afrique de l’Ouest”, alors que les putschistes s’accrochent au pouvoir – ils ont refusé cette semaine de rencontrer les médiateurs envoyés par la Cedeao pour négocier une sortie de crise diplomatique. Dimanche soir, pourtant, “il n’y avait aucune intervention militaire en vue”, remarque la chaîne qatarie.

La menace d’une action militaire des pays voisins a cependant paru suffisamment sérieuse aux putschistes pour qu’ils décident dimanche de fermer l’espace aérien nigérien. “Face à la menace d’intervention qui se précise à partir des pays voisins, l’espace aérien nigérien est fermé à compter de ce jour dimanche” et “jusqu’à nouvel ordre”, a indiqué la junte.

“Toute tentative de violation de l’espace aérien” entraînera “une riposte énergique et instantanée”, ont ajouté les militaires, réaffirmant leur détermination à se défendre contre toute attaque étrangère.

“Éviter un conflit fratricide”

“Les responsables d’Afrique de l’Ouest ont déclaré qu’ils n’emploieraient la force qu’en dernier ressort, et beaucoup d’experts estiment qu’un conflit semble peu probable, du moins à court terme”, observe le New York Times. “Mais les responsables militaires de la Cedeao ont assuré avoir un plan pour une intervention, en cas de besoin”, ajoute le quotidien américain.

Le Wall Street Journal a parlé à un haut gradé d’un pays membre de la Cedeao, semblant confirmer que l’intervention militaire promise par l’organisation n’était pas imminente. Selon lui, “les armées de la région ont besoin de plus de temps de préparation avant de pouvoir entrer au Niger”.

En outre, “deux voisins du Niger, le Mali et le Burkina Faso, dont les dirigeants sont également arrivés au pouvoir par le biais d’un coup d’État, ont assuré qu’ils défendraient la junte nigérienne contre les forces de la Cedeao” – dont ils ont été suspendus après les putschs, ajoute le quotidien économique.

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