“Le Niger a coupé le cordon militaire” avec les États-Unis
Cette décision survient peu après le départ d’une délégation américaine de haut niveau menée par la secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines, Molly Phee (avec le chef de l’Africom [Commandement des États-Unis pour l’Afrique, créé en 2007, ce commandement unifié créé par le département de la Défense coordonne toutes les activités militaires et sécuritaires des États-Unis sur ce continent]), qui avait échoué à avoir une audience avec le chef de l’État nigérien.
D’ailleurs, selon le porte-parole du gouvernement nigérien, Amadou Abdramane, “l’arrivée de la délégation américaine n’a pas respecté les usages diplomatiques”. Il assure que le gouvernement américain a informé Niamey de “façon unilatérale” de sa date d’arrivée et de la composition de sa délégation.
Inquiétude américaine et “usages diplomatiques”
L’histoire de ce divorce n’a peut-être pas encore livré tous ses secrets, mais on sait que si l’Amérique est restée au Niger après le coup d’État du 26 juillet 2023, et même a mis du temps avant de reconnaître ce changement de l’ordre constitutionnel, l’administration de Washington reste arc-boutée à un retour à l’état de droit, sujet tabou et zone rouge pour les militaires du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie [le CNSP est la junte militaire au pouvoir au Niger à la suite du coup d’État de 2023], pour lesquels les élections sont comme leurs premiers Pataugas en tant que conscrits.
Puis il y a le rapprochement du Niger avec l’Iran, qui horripile les États-Unis. Le régime des mollahs aide le Niger dans l’énergie et est aussi intéressé par l’uranium du pays.
Évidemment, il y a les Russes, qui n’admettent pas la polygamie en matière sécuritaire, donc trois sources de ce divorce annoncé avec “effet immédiat”, car il y a Wagner qui a pris pied au Sahel, donc qui taille dans les croupières des États-Unis, dont la base militaire du Niger est la deuxième du monde après Djibouti. Une position sahélienne qui leur permettait de surveiller la zone, et même au-delà.
[...] Lire la suite sur Courrier international
Sur le même sujet :
Dans un Nigeria exsangue, le nouveau nom d’un aéroport donné en l’honneur du président passe mal
Le Nigeria craint désormais de possibles “émeutes de la faim”
L’après-Wagner : Africa Corps, le “nouveau” bras armé de la Russie en Afrique
L’Algérie et le Maroc rivalisent d’initiatives à destination du Sahel