Nicole Belloubet ulcère les députés

Le gouvernement a pu mesurer la dimension éruptive de son idée de restreindre le droit d’amendement en fonction de la taille des groupes parlementaires, proposée dans le cadre de la future révision constitutionnelle. La réponse de la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, interrogée mercredi lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, a ulcéré les députés de l’opposition, qui ont quitté l’hémicycle comme un seul homme.

Quelques minutes avant, c’est Philippe Gosselin qui accuse l’exécutif de vouloir «museler» les parlementaires et les réduire au rôle de «muets du sérail» : «Les oppositions bâillonnées, ce serait le peuple bâillonné.»

«Le gouvernement n’a pas pour ambition de bâillonner vos représentants», a d’abord tenté de rassurer la ministre de la Justice. Avant de tacler les parlementaires, les appelant à «ne pas confondre la forme [des amendements], c’est-à-dire le nombre, et le fond, c’est-à-dire la qualité». Vives protestations sur les bancs de droite et gauche. Piqués au vif, les députés communistes, insoumis, socialistes, Les Républicains et Front national plantent là leurs collègues LREM, Modem et UDI-Agir.

Damien Abad (LR) dénonce «la condescendance et le mépris» du gouvernement. «Le gouvernement n’a pas à juger de la qualité des amendements et les ministres ne sont pas là pour insulter la représentation nationale», proteste Alexis Corbière (LFI) quand son président de groupe, Jean-Luc Mélenchon, fustige une «incroyable agression verbale». Et Olivier Faure, patron du groupe Nouvelle Gauche, redoute «une restriction de la possibilité d’améliorer la loi».

Richard Ferrand, président du groupe LREM, vient riposter et critique «un comportement de potaches qui créent un incident pour faire parler d’eux». Reste que l’idée de lier le nombre d’amendements aux effectifs de chaque groupe laisse sceptique jusque dans les rangs de la majorité. «Amender est un droit individuel du député», glisse un député LREM.

Après l’incident en séance, Belloubet vient en (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Maurras fait toujours des vagues
La gauche soudée pour mieux se sonder
Discrimination dans les HLM : tempête à Toulouse métropole habitat
«Printemps chaud»
Réforme de la justice : les avocats ont observé une grève du zèle