Nicole Belloubet consacre son premier déplacement au harcèlement scolaire, un thème cher à Gabriel Attal

Nicole Belloubet, ici lors d’une visite axée sur le harcèlement scolaire à l’école Robert Schuman de Reims, le 12 février 2024.
FRANCOIS NASCIMBENI / AFP Nicole Belloubet, ici lors d’une visite axée sur le harcèlement scolaire à l’école Robert Schuman de Reims, le 12 février 2024.

ÉDUCATION NATIONALE - Nicole Belloubet effectuait ce lundi 12 février son premier déplacement dans son nouveau costume de ministre de l’Éducation nationale. Au collège Robert-Schuman de Reims, celui-ci a essentiellement été consacré au problème du harcèlement scolaire, un thème cher à l’ancien ministre de l’Éducation Gabriel Attal, alors que sont sortis ce même jour les résultats d’une grande enquête nationale.

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Cette enquête, menée en novembre 2023 par le ministère de l’Éducation, dans le sillage d’un plan interministériel contre le harcèlement scolaire, a démontré que 5 % des écoliers du CE2 au CM2, 6 % des collégiens et 4 % des lycéens sont considérés comme victimes de harcèlement, soit plus d’un élève par classe en moyenne.

« C’est un véritable fléau qu’il nous faut absolument réguler », a déclaré Nicole Belloubet à la presse lors de son déplacement. « Un élève ne doit pas venir dans son établissement scolaire la peur au ventre, mais au contraire le sourire aux lèvres », a-t-elle ajouté, elle qui au cours de sa visite a échangé avec l’équipe du programme de lutte contre le harcèlement de l’établissement.

« En milieu scolaire, le harcèlement est le fait, pour un élève ou un groupe d’élèves, de faire subir de manière répétée à un camarade des propos ou des comportements négatifs voire violents », expose le service statistique de l’Éducation nationale, qui a exploité pour son enquête un échantillon représentatif de 17 000 questionnaires soumis à un total de 7,5 millions d’élèves du CE2 à la terminale.

Les conclusions de l’étude révèlent qu’une part non négligeable des élèves doit faire l’objet d’une vigilance accrue face au risque de harcèlement, soit 19 % des écoliers du CE2 au CM2, 6 % des collégiens et 5 % des lycéens.

Confiscation du portable dans les cas graves

Cette vaste enquête sera désormais menée chaque année sous la forme d’un « baromètre annuel du harcèlement en milieu scolaire » destiné à suivre l’évolution de ce phénomène, a annoncé la ministre.

En cas de découverte d’une situation à risques via le questionnaire, « une nouvelle autoévaluation individuelle au cours de laquelle l’anonymat sera levé, avec l’accord des parents » sera décidée, a précisé Nicole Belloubet.

Le gouvernement a dévoilé fin septembre un plan interministériel de lutte contre le harcèlement scolaire, promettant une « mobilisation générale » contre ce « phénomène massif ».

Cours d’empathie, confiscation du portable dans les cas graves, exclusion des élèves harceleurs sur les réseaux sociaux : l’exécutif a affirmé faire de la lutte contre le harcèlement scolaire sa « priorité absolue » pour la rentrée 2023 après une série de drames comme le suicide de la jeune Lindsay dans le Pas-de-Calais ou d’un adolescent, Nicolas, dans les Yvelines.

Les chiffres dévoilés ce lundi sont à mettre au regard d’un précédent chiffrage abondamment relayé par la presse et les responsables politiques faisant état d’une moyenne d’un élève sur 10 concerné par le harcèlement scolaire.

Par ailleurs, Nicole Belloubet, épinglée par la presse pour des critiques anciennes formulées contre l’uniforme à l’école, a nuancé son propos ce lundi. « Je pense que si c’est un moyen d’aider nos élèves, si c’est un moyen d’éviter des discriminations, il faut tout tenter. Une expérimentation est en cours, elle sera évaluée », a déclaré la ministre.

L’ex-ministre de la Justice, qui a exercé les fonctions de rectrice dans les années 2000, avait jugé dans une publication en 2016 que « la restauration de l’autorité ou le port de la blouse » étaient des « fariboles », des déclarations qui paraissent la mettre en porte à faux avec la ligne défendue par Emmanuel Macron et Gabriel Attal.

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