Nicolas Sarkozy : trous de mémoire, trous de croissance

Affaire Karachi : Sarkozy se déclare un peu vite lavé

L'ex-président impute à François Hollande la stagnation de la croissance. Les deux derniers trimestres de son quinquennat ont été marqués par une croissance nulle

INTOX. «Soyez précis!» Les habitués aux interventions de Nicolas Sarkozy le savent : quand il hausse le ton et demande à son interviewer d’être précis, c’est souvent l’augure d’une grosse imprécision — sinon intox — de sa part… Sur ce point, l’ex n’a pas changé. Hier soir, sur France 2, alors que Nicolas Sarkozy chargeait sans surprise François Hollande de tous les maux de la France, Laurent Delahousse lui rappelle l’état du pays à son départ, et notamment celui d’une «croissance nulle».

Réponse de Nicolas Sarkozy : «Monsieur Delahousse, je vous respecte, mais pourquoi ne pas être précis? La dernière année de mon quinquennat, c’est laquelle? 2011. 2012 c’est la campagne présidentielle. Quelle est la croissance en 2011? 1,7%. Alors quand vous dites c’est la croissance zéro, c’est une inexactitude. Comme je sais que vous aimez être précis, je vous le dis. Et effectivement, à la fin de 2012, après six mois de hausse d’impôt continue, on était à 0%».

(A voir à partir de 19').

DESINTOX. Soyons précis, donc… La croissance en 2011 a été révisée à 2,1% par l’Insee, au lieu de 1,7% évoquée par Nicolas Sarkozy. Ce qui ne lui permet pas de fanfaronner. Car un examen des comptes trimestriels permet de constater que la hausse du PIB a eu des ratés bien avant que François Hollande ne prenne sa place à l’Elysée. Après une hausse au premier trimestre 2011, la croissance connaît un premier coup de mou au deuxième trimestre avec un recul de -0,1%. Suivent trois trimestres à 0,2%, et enfin un gadin de 0,3% au deuxième trimestre de 2012, dont on voit mal en quoi il pourrait être imputé à François Hollande. Il faut toute la mauvaise foi de Nicolas Sarkozy pour estimer que cette fin de quinquennat morose ne doit pas être prise en compte, au motif baroque qu’elle correspondait à la «campagne présidentielle».



Retrouvez cet article sur Liberation.fr

Ce qu'il faut retenir de l'interview de Nicolas Sarkozy
Ce que Valls devrait dire à Merkel...
Dati heureuse du retour de Sarkozy, moins du choix de Péchenard
Ce qu'il faut retenir de l'interview de Nicolas Sarkozy
L'essentiel de l'intervention de Sarkozy en 2mn30