A Nice, Sarkozy et Estrosi honorent Charles Pasqua et Philippe Séguin

French former president Nicolas Sarkozy (L) and mayor of Nice Christian Estrosi look on during the inauguration of Charles Pasqua and Philippe Seguin streets on November 16, 2018 in Nice, southeastern France. (Photo by VALERY HACHE / AFP)

Les deux allées au nom des hommes politiques, inaugurées ce vendredi, ont fait réagir les associations de lutte contre la corruption. Ces collectifs rappellent les condamnations judiciaires de Charles Pasqua.

Des drapeaux tricolores recouvrent les plaques. L’inauguration n’a pas encore eu lieu que le nom des allées apparaît déjà par transparence, à travers le tissu. Les polémiques avec. Ce vendredi matin, Nicolas Sarkozy et le maire LR Christian Estrosi ont dévoilé, dans «le quartier en renaissance» de la Libération à Nice, le nom des nouvelles allées Philippe-Séguin et Charles-Pasqua. Deux figures de droite au pedigree moral sensiblement différent.

«Palmarès»

«En 2008, Pasqua avait été condamné à dix-huit mois d’emprisonnement avec sursis pour financement illégal de campagne électorale», rappelle Jean-Christophe Picard, président de l’association Anticor. Il cite les condamnations pour «complicité d’abus de biens sociaux», «complicité de recel» et pour «détournement de fonds publics». «Devant un tel palmarès, cet hommage en grande pompe est parfaitement déplacé, poursuit ce militant de la lutte contre la corruption. Le maire de Nice doit cesser de glorifier des auteurs d’atteintes à la probité.»

Sur l’écran au-dessus de la scène, la vie politique de Charles Pasqua défile. De son élection à la tête du conseil général des Hauts-de-Seine à celle de sénateur, de la fondation du RPR à sa nomination au ministère de l’Intérieur. Christian Estrosi raconte l’annonce par Charles Pasqua de «la libération des otages du Liban au milieu d’un meeting», Nicolas Sarkozy se remémore du jour où «tout a commencé» : «C’est ici [à Nice] que Charles Pasqua m’a proposé de prendre la parole pour la première fois», se souvient l’ancien chef de l’Etat. Sans jamais évoquer les condamnations.

«Baptiser une rue à son nom revient à cautionner des actes délictueux, nier l’importance des décisions de justice et de ce fait affaiblir le pouvoir judiciaire, passer sous silence et banaliser la corruption, (...)

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