Nice: la colère froide de Dante, qui tacle le manque de "lucidité" de sa direction

Nice: la colère froide de Dante, qui tacle le manque de "lucidité" de sa direction

"Je ne peux pas les convaincre avec mes mots. La seule que je dois leur dire c’est que nous sommes plus forts avec eux. Et nous sommes moins forts sans eux. Après, eux ils font leur choix..." Le capitaine de l’OGC Nice Dante s'est adressé à ses supporters, qui ont boycotté le match face à Toulouse (0-0), ce dimanche en zone mixte.

Mais le défenseur du Gym livre surtout un message à sa direction, alors que les Aiglons occupent une triste 9e place en Ligue 1 à deux journées du terme de la saison, loin de l’Europe. "Les gens sont frustrés. Ça ne récompense pas ton travail, regrette-t-il. La meilleure chose à faire, c’est de faire une équipe forte au plus vite pour bien démarrer la saison. Cette saison, on le sait très bien, au dernier jour du mercato il y a 6-7 joueurs qui sont partis et 6 qui sont arrivés. C’est compliqué. Il faut simplement ne pas faire les mêmes erreurs".

"Plus tôt on organise les choses, mieux c’est, poursuit-il. L’année prochaine, il n’y aura que 34 matchs. C’est-à-dire que les 4 premiers matchs sont très importants. C’est clair que si on veut arriver quelque part, il faut s’organiser, anticiper les choses, mettre les valeurs et l’organisation en place pour créer cet environnement de compétiteur".

"J’espère que les gens qui doivent parler se positionneront bientôt"

Dante évoque également le silence récurrent de son club, notamment au sujet des différentes affaires qui le concerne. "Peut-être que les gens attendent pour parler, estime-t-il. Ils attendent plus de lucidité pour prendre position. Je pense que c’est plutôt ça. (…) J’espère que les gens qui doivent parler se positionneront bientôt et trouveront les mots qu’il faut pour répondre à toutes ces questions-là".

"J’essaye de transmettre au vestiaire, enchaîne le défenseur brésilien au sujet de ses coéquipiers. Quand tu es compétiteur, les entraînements, les tournois à 7 contre 7, c’est la guerre. Ici, c’est pareil. Tu joues au foot, bien sûr, pour gagner des titres. Après, tous les matchs sont importants. On fait un métier magnifique, il ne faut pas que les gens viennent nous dire: ‘Vous jouez pour rien donc vous êtes tranquilles’. C’est horrible à entendre. Quand j’entends ça, je ne comprends pas du tout parce que j’ai toujours rêvé d’être joueur de football. Avoir une opportunité comme ça de jouer en Ligue 1… il faut prendre du recul, avoir le respect pour soi-même, pour le travail de tout le monde et pour les gens qui sont au stade. C’est mon avis".

"Le championnat français est très difficile, il faut le respecter"

Enfin, selon lui, les grandes attentes autour du projet Ineos ont desservi au club. "Je me rappelle quand le coach Favre est arrivé: ‘Dans deux-trois ans, on va être constamment en Ligue des champions’. Mais ce n’est pas comme ça. Le championnat français est très difficile. Il faut le respecter, quand même. Et puis tu vas perdre 10 joueurs et il y a 10 nouveaux joueurs qui arrivent. C’est très difficile. Le équipes qui sont là, en demi-finale des grandes compétitions, jouent ensemble depuis 3 ou 4 ans. Nous, on vient de changer 10 joueurs et on va évoluer facilement? Ce n’est pas ça. Il y a un manque de lucidité. Je suis désolé".

"Pour être plus simple, prenez les joueurs qui étaient constants cette saison dans le club... C’est aussi simple que ça, insiste-t-il. Une équipe compétitive qui veut atteindre ses objectifs, il faut avoir au moins 12, 14 ou 15 jours comme ça".

Digard "déçu" de la grève de supporters

De son côté, Didier Digard montre son incompréhension à propos de la grève d’encouragements de ses supporters ce dimanche. "Je pense qu’il y avait une meilleure solution de marquer (le coup), regrette le coach niçois en conférence de presse. En tout cas, les joueurs ne le méritent pas. C’est décevant. Après, je peux comprendre qu’ils ne soient pas d’accord, qu’ils ne soient pas contents il n’y a pas de problème. J’assume, mais les joueurs ne méritent pas ça. De leur investissement, de tout ce qu’ils donnent. Moi, je n’avais jamais vu ça ici, pourtant j’ai joué un paquet de maintiens et sincèrement je n’avais jamais vu ça. On a toujours été unis donc je suis déçu". Il reste un déplacement à Montpellier et une réception de Lyon au Gym pour finir sur une bonne note. Ou une moins mauvaise.

Article original publié sur RMC Sport