Nicaragua: Libération de 100 opposants au président Ortega

MANAGUA (Reuters) - Les autorités du Nicaragua ont procédé mercredi à la libération de 100 opposants au président Daniel Ortega considérés comme des prisonniers politiques, alors que le gouvernement et les chefs de file de l'opposition ont rouvert des pourparlers destinés à mettre fin à la crise que traverse le pays depuis près d'un an.

Une tentative de dialogue autour d'un projet de réforme des retraites destiné à combler le déficit de la sécurité sociale avait échoué en avril dernier, provoquant une vague de contestation qui s'est élargie notamment en raison de la violence de la répression.

Selon la Commission interaméricaine des droits de l'homme, au moins 322 personnes ont été tuées et plus de 600 autres ont été emprisonnées à travers le pays depuis avril dernier dans le cadre de la répression menée par les forces gouvernementales.

Le ministère de l'Intérieur a déclaré mercredi avoir libéré 100 opposants, sans donner davantage de précisions.

Un avocat d'une organisation de défense des droits de l'homme a déclaré que les prisonniers avaient commencé à quitter leurs prisons mercredi matin.

Des images de télévision ont montré des autobus transportant semble-t-il des prisonniers parcourir les rues de la capitale Managua.

Certains opposants vont désormais être placés en résidence surveillée, a dit une ONG.

Le dialogue entre le gouvernement, des représentants d'entreprises, des étudiants et des politiciens de l'opposition a été mercredi ouvert sous la médiation de l'Eglise catholique.

Ortega, ancien chef de la guérilla sandiniste, n'y a pas pris part.

Une nouvelle journée de discussions est prévue jeudi.

(Ismael Lopez; Jean Terzian pour le service français)