Nicaragua : «Daniel, arrête cette barbarie»

Le 20 juin, Carlos Mejía Godoy devant la prison d'El Chipote à Managua, où il s'est rendu pour avoir des informations sur le gendre d'un de ses musiciens, arrêté par des paramilitaires.

Chanteur emblématique de la gauche, Carlos Mejía Godoy, 75 ans, conjure dans une lettre ouverte le président Ortega de cesser le bain de sang et la répression contre l'opposition.

Les chansons engagées du Nicaraguayen Carlos Mejía Godoy, avec son groupe Los de Palagüina, ont accompagné la guérilla contre la dictature du clan Somoza, puis la victoire du Front sandiniste en juillet 1979 et les premières années du gouvernement socialiste. Célèbre dans tout le monde hispanophone, le musicien se revendique à la fois d’Augusto Sandino (1895-1934), guérillero assassiné dans les années 30 pour avoir combattu la mainmise des Etats-Unis sur le Nicaragua, et de la théologie de la libération, le christianisme de gauche.

Sandiniste dissident

Le 14 juillet, Mejía Godoy publiait sur son compte Facebook une lettre ouverte au président Daniel Ortega, après deux mois de féroce répression du mouvement citoyen qui exige son départ, et dont le bilan atteint 300 morts. Il a aussi publié une vidéo sur YouTube où il lit son message.

Longtemps proche du Front sandiniste de libération nationale, Carlos Mejía Godoy s’en est détaché en 1995, quand des dissidents opposés à la ligne adoptée par Ortega à la tête du FSNL créent le Mouvement rénovateur sandiniste (MRS). Ce texte virulent s’ajoute aux prises de position des intellectuels les plus connus du pays, les écrivains Sergio Ramírez, ancien dirigeant sandiniste, et Gioconda Belli. Tous réclament la fin de la répression et des élections anticipées pour écourter le mandat d’Ortega, réélu président en 2016.

Voici le texte de la lettre ouverte :

«Daniel, je voudrais t’avoir en face de moi pour te regarder dans les yeux et te dire ceci. Je sais que c’est violent et l’exprimer met ma vie en danger. Je l’assume sans crainte car j’ai des gardes du corps plus sûrs que les sbires qui t’entourent. Ces gardes du corps sont l’esprit d’Alvarito Conrado (1) et cette légion d’enfants et d’adolescents que tu as donné l’ordre de tuer, et qui veillent sur mes (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Espagne: Sanchez ne publiera pas la liste des amnistiés fiscaux qui pourrait inclure Juan Carlos
Israël renforce le blocus sur Gaza sur fond de vives tensions
Pas d’adhésion «automatique» de la Serbie à l’UE en 2025, avertit Macron
Birnin Zana, l’utopie africaine
Trump isolé après sa tournée qui a consterné l’Amérique