« NGT » : ce qu’il faut savoir sur ces « nouveaux OGM » approuvés par le Parlement européen

« NGT » : ce qu’il faut savoir sur ses « nouveaux OGM approuvé par le Parlement européen. Photo d’illustration
FREDERICK FLORIN / AFP « NGT » : ce qu’il faut savoir sur ses « nouveaux OGM approuvé par le Parlement européen. Photo d’illustration

ENVIRONNEMENT- Danger ou progrès ? Voici le débat qui agite Strasbourg. L’approbation du Parlement européen d’une proposition d’assouplissement de la réglementation des végétaux issus de biotechnologies génomiques, promesse de semences plus résistantes selon leurs partisans, ne fait pas l’unanimité. Pour leurs détracteurs, il ne s’agit que de « nouveaux OGM » potentiellement dangereux.

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Variétés résistant à la sécheresse, aux insectes ou aux maladies, blé pauvre en gluten, meilleurs rendements… Voici quelques-uns des bienfaits de ces nouvelles techniques génomiques (NGT). Elles offrent une kyrielle d’outils « éditant » le matériel génétique des plantes, pour améliorer leur rendement ou les rendre plus résistantes en désactivant un gène ou en transférant des gènes issus d’une même espèce, sans ajout extérieur, les différencient des OGM « transgéniques ».

Les NGT seraient d’ailleurs une solution d’avenir pour s’adapter au dérèglement climatique et rester compétitif sur le marché international.

Soutenu par la droite, contesté par la gauche et les écologistes, le texte qui vise à exempter une partie des variétés issues des (NGT) des règles encadrant les organismes génétiquement modifiés (OGM) a été adopté à 307 voix pour (236 contre, et 41 abstentions). Ce texte « était une attente importante des agriculteurs » a estimé Pascal Canfin, président de la commission Environnement du Parlement.

Néanmoins, les États membres n’ont pas encore arrêté leur position, de quoi compromettre grandement une finalisation d’ici les élections européennes de juin et le renouvellement du Parlement.

Distinguer les règles OGM et NGT

L’objectif principal du texte est de différencier les règles OGM et NGT, une approche applaudie par la puissante organisation des syndicats agricoles Copa-Cogeca. En appliquant les règles OGM aux NTG, « la situation était incompréhensible et anachronique », a-t-elle souligné.

La nouvelle législation prévoit que les règles drastiques encadrant les OGM (longue procédure d’autorisation, études d’impact sanitaire, traçabilité, étiquetage, surveillance…) ne s’appliqueraient pas pour les semences et variétés manipulées par les NGT qui peuvent présenter des modifications susceptibles de se produire naturellement ou via des croisements traditionnels.

On les appelle alors NGT de « catégorie 1 », définies par un nombre restreint de mutations. Cependant, toutes les autres variétés NGT (« catégorie 2 ») resteraient soumises au régime OGM, avec l’étiquetage obligatoire.

Le texte voté par les eurodéputés prévoit d’autoriser les semences modifiées par NGT « uniquement à condition qu’elles soient associées à une baisse des produits phytosanitaire, ou à un objectif d’adaptation au changement climatique », par exemple pour faire face au stress hydrique, a souligné Pascal Canfin. Les eurodéputés entendent aussi « interdire totalement les brevets sur tous les végétaux NGT », « afin d’éviter les incertitudes juridiques, l’augmentation des coûts et de nouvelles dépendances pour les agriculteurs et les éleveurs ».

En parallèle de ce texte qui divise, l’agence sanitaire française Anses avait déjà estimé que les NGT « peuvent conduire à des modifications des fonctions biologiques des plantes » non prises en compte dans la proposition européenne, et potentiellement « induire des risques pour la santé et l’environnement ». Les conclusions de l’Anses seront rendues dès mi-février.

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