Israël, IVG, économie: que retenir du 3e débat républicain pour la présidentielle, encore sans Donald Trump?

Cinq candidats républicains à la présidentielle américaine de 2024 se sont affrontés mercredi 8 novembre lors d'un nouveau débat télévisé tendu, réservant toutefois des piques acides à Donald Trump, grand favori des primaires et qui a choisi de ne pas participer aux échanges.

"Quiconque va passer la prochaine année et demie à essayer d'éviter la prison et les tribunaux ne peut pas diriger ce parti ou ce pays", a lancé l'ex-gouverneur du New Jersey Chris Christie, à propos de l'ancien président, cerné par les enquêtes.

Suivant la même stratégie que lors des deux premiers débats, le milliardaire a choisi de snober ce rendez-vous en raison, selon lui, de sa très large avance chez les républicains dans les enquêtes d'opinion.

Désigner le futur adversaire de Joe Biden

Le débat, organisé à Miami, est pourtant une étape importante de la longue route vers la Maison Blanche: les candidats républicains à l'élection de 2024 s'affronteront lors d'une série de primaires à partir du 15 janvier prochain.

Le vainqueur de ces scrutins sera opposé au candidat démocrate, très probablement Joe Biden, à la présidentielle de novembre prochain.

Après des sondages désastreux publiés au cours du week-end, le président s'est donné un peu d'air grâce aux résultats des différents scrutins locaux mardi, largement favorables aux démocrates même dans des États traditionnellement conservateurs.

L'échec des Républicains imputé à Trump

Les candidats républicains se sont écharpés lors du débat sur la question de l'avortement, sujet politiquement explosif. Tout en se disant "pro-life sans honte", l'ex-ambassadrice à l'ONU Nikki Haley, troisième dans les sondages, a appelé à "trouver un consensus" en interdisant les avortements tardifs et développant la contraception.

"Faisons en sorte qu'aucune loi dans un État permette d'emprisonner ou de condamner à mort une femme qui se fait avorter", a-t-elle dit.

Plusieurs des candidats ont imputé directement leurs échecs dans les urnes à Donald Trump. "J'en ai assez que les Républicains perdent", a critiqué le gouverneur de Floride Ron DeSantis, actuellement deuxième dans les sondages.

Israël et Ukraine au coeur des discussions

Contrairement aux deux précédents rendez-vous télévisés, les cinq candidats - quatre hommes et une femme - se sont surtout longuement attardés sur les questions de politique étrangère. À commencer par la guerre entre Israël et le Hamas, tous les prétendants républicains affichant un soutien inconditionnel à leur allié historique.

"La dernière chose que nous devrions faire, c'est dire à Israël quoi faire", a estimé Nikki Haley.

Le Parti républicain avait d'ailleurs choisi d'organiser cette émission en partenariat avec la très influente association conservatrice juive, la Republican Jewish Coalition.

Les candidats ont toutefois affiché leurs désaccords sur la guerre en Ukraine, Washington étant le fournisseur le plus important d'aide militaire à Kiev. Certains d'entre eux ont appelé à couper purement et simplement le robinet à l'Ukraine.

"L'Ukraine n'est pas un parangon de démocratie", a critiqué l'entrepreneur Vivek Ramaswamy, qualifiant le président Volodymyr Zelensky de "nazi". Ce trentenaire, novice en politique, aime se présenter en "Trump 2.0".

Trump boycotte le débat pour organiser un meeting

L'ancien président Donald Trump, écrase lui la course chez les républicains, caracolant autour de 58% dans les intentions de vote, malgré ses quatre inculpations. Il s'appuie sur une base qui lui reste très largement fidèle et qui le soutient jusqu'ici dans ses démêlés avec la justice.

Volontiers provocateur, le septuagénaire a décidé d'organiser lui-même la contre-programmation au débat républicain qu'il boycotte en Floride. Il a tenu au même moment un grand meeting de campagne dans une ville voisine de Miami, à 18 kilomètres seulement du plateau de NBC où était organisée l'émission. Un pied de nez complètement délibéré aux cinq républicains participant au débat.

Entouré de sa marée de casquettes rouges criant "USA!","USA!", l'ancien homme d'affaires n'a évoqué que rapidement le sort de ses rivaux républicains, préférant se projeter déjà dans un possible duel avec le président Joe Biden, octogénaire.

"Son problème n'est pas son âge, ils font que de dire ça", a jugé le républicain. "Son problème est qu'il est complètement incompétent", a-t-il tancé.

Article original publié sur BFMTV.com