Gaza : "Qui parle des otages?", demande Élie Semoun après les appels au cessez-le-feu aux César

Le comédien réagit aux appels au cessez-le-feu exprimé durant la remise de prix, desquels les otages israéliens ont été oubliés.

Après des César 2024 marqués par plusieurs appels au cessez-le-feu israélien à Gaza, Élie Semoun prend la parole. Dans un message publié samedi soir sur les réseaux sociaux, l'humoriste rappelle qu'environ 130 otages israéliens, absents des discours lors de la cérémonie vendredi soir à l'Olympia, sont toujours détenus dans l'enclave palestinienne par le Hamas.

"C'est juste de demander un cessez-le-feu et de pleurer sur les enfants qui meurent, et je me joins à cette demande", écrit-il en guise d'introduction. Avant de poursuivre:

"Mais qui parle des otages? Des femmes violées quotidiennement et qui sont désormais enceintes de ces monstres? Qui a un mot pour l'enfer vécu par ces femmes, ces hommes et ces enfants?"

"Il y a toujours deux poids, deux mesures", conclut le comédien. "Pensez à eux aussi. Le monde est l'otage du Hamas, y compris la Palestine."

Chen Goldstein Almog, l'une des otages libérés, a témoigné en janvier devant la Knesset. Elle a déclaré que les otages détenues à Gaza étaient violées, et a fait part de sa crainte que certaines tombent enceintes, comme le rapporte The Times of Israel. le site i24 News a lui aussi évoqué la psosibilité de procédures d'avortements tardifs si des otages revenaient enceintes. Néanmoins, aucune grossesse parmi les otages israéliennes n'est à ce jour avérée.

Soirée engagée

Plusieurs personnalités se sont présentées aux César en arborant un pin's d'Artists4Ceasefire, un collectif d'artistes américains réclamant la fin de la riposte israélienne à Gaza. En outre, la soirée a été ponctuée de prises de paroles en faveur d'un cessez-le-feu, sans mention des otages israéliens détenus par le Hamas, ni du massacre à l'origine des affrontements perpétré par l'organisation islamiste le 7 octobre dernier en territoire israélien.

"Il faut que le massacre cesse" à Gaza, a notamment déclaré Kaouther Ben Hania, lauréate du César du meilleur film documentaire pour Les Filles d'Olfa. "C'est tellement horrible et personne ne peut dire qu'il ne savait pas. C'est le premier massacre en en direct sur nos téléphones."

La cinéaste Gala Hernández López a quant à elle appelé l'État français "à s'engager concrètement dans des situations telles que celle vécue par le peuple palestinien aujourd'hui" en récupérant son César du meilleur court-métrage documentaire.

Seul Arieh Worthalter, sacré meilleur acteur pour son rôle dans Le procès Goldman, a évoqué les deux faces du conflit: "Je me joins, moi aussi, à un appel pour un cessez-le-feu à Gaza. La vie le demande: celle des Gazaouïs, et celle des otages."

Des mois de guerre

L'attaque sans précédent du Hamas en territoire israélien le 7 octobre a entraîné la mort de 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. Parmi elles se trouvaient 42 Français ou Franco-israéliens.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le mouvement islamiste palestinien, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et l'Union européenne. L'offensive militaire israélienne a fait 29.514 morts à Gaza, en grande majorité des civils, selon le dernier bilan communiqué par le Hamas.

Article original publié sur BFMTV.com

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