« Les rêves témoignent des superpouvoirs de notre cerveau endormi »

À l'occasion de la Journée du sommeil, zoom sur les superpouvoirs des rêves avec la neuroscientifique Perrine Ruby.   - Credit:BSIP SA / Alamy / Abaca
À l'occasion de la Journée du sommeil, zoom sur les superpouvoirs des rêves avec la neuroscientifique Perrine Ruby. - Credit:BSIP SA / Alamy / Abaca

Chaque nuit, nous passons des heures à rêver. Et chaque jour, dans son laboratoire du Centre de recherche en neurosciences de Lyon, Perrine Ruby passe des heures à étudier les récits énigmatiques de nos songes. Son but ? Dévoiler les superpouvoirs de notre cerveau endormi. La chercheuse explore l'hypothèse d'une fonction essentielle du rêve, celle d'une régulation de nos émotions les plus puissantes.

Le Point : À quel moment de la nuit les rêves se produisent-ils ?

Perrine Ruby : Pendant longtemps, une confusion a été entretenue entre les caractéristiques physiologiques du sommeil paradoxal et les rêves. L'association est très tentante, car cette phase du sommeil, découverte dans les années 1950, se manifeste par une activité cérébrale très intense, très proche de celle de la phase d'éveil, avec des mouvements oculaires rapides. Si le sommeil paradoxal est encore parfois présenté comme plus propice aux rêves, les expériences montrent qu'une personne réveillée lors d'une autre phase peut également rapporter le récit d'un rêve. Il est désormais certain que tous les stades du sommeil peuvent être concernés. Nous rêvons même probablement pendant l'intégralité de nos nuits.

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Où naissent nos rêves ?

En tant que neuroscientifiques, nous sommes confrontés à une difficulté : nous ne savons pas différencier un cerveau endormi en train de rêver d'un cerveau endormi qui ne rêve pas. L'imagerie céréb [...] Lire la suite