Neuralink : pourquoi l’implant cérébral de la start-up d’Elon Musk inquiète les chercheurs
Le 29 janvier, Elon Musk a annoncé sur X (ex-Twitter) qu’un premier volontaire avait reçu la veille un implant cérébral conçu par sa start-up Neuralink. Et depuis, silence radio de la part de l’entrepreneur multimilliardaire.
La revue scientifique Nature a interrogé des spécialistes en neuro-ingénierie pour comprendre l’intérêt d’un tel implant.
Les implants cérébraux ont pour but de permettre à des personnes tétraplégiques de “contrôler par la seule pensée un ordinateur, un bras robotisé, un fauteuil roulant ou d’autres appareils”, rappelle Nature. Pour y parvenir, ils enregistrent et décodent l’activité des neurones cérébraux.
À la différence de la plupart des implants développés par d’autres compagnies, dont les électrodes sont posées à la surface du cerveau, celui de Neuralink doit être introduit en profondeur grâce à un robot chirurgien.
De la taille d’une pièce de monnaie, cette puce connectée “contient 64 fils polymères flexibles sur lesquels sont réparties 1 024 électrodes d’enregistrement”, indique la revue scientifique.
C’est l’un des seuls systèmes implantés utilisable sans fil : rechargeable par induction, il communique avec un ordinateur par bluetooth.
Pourquoi les scientifiques sont-ils à la fois enthousiastes et inquiets ?
D’abord, la promesse de pouvoir aider les personnes paralysées via une interface homme-machine est exaltante.
Mais hormis une brochure générale de Neuralink pour recruter des volontaires tétraplégiques pour son essai clinique, on ne dispose pas d’information vérifiable sur cet implant.
Ce “manque de transparence”, selon les mots de Nature, est problématique.
“On manque de détails, comme l’emplacement des implants dans le cerveau et les objectifs précis de cet essai clinique.”
Tim Denison, spécialiste en neuro-ingénierie à l’université d’Oxford (Royaume-Uni), dans “Nature”
Selon la brochure d’information, l’essai devrait durer cinq ans afin d’évaluer “la fonctionnalité de l’appareil, les volontaires l’utilisant au moins deux fois par semaine pour contrôler un ordinateur et partager leur expérience [avec les chercheurs chargés de l’étude]”, décrit la revue britannique.