Neuilly-sur-Marne : un directeur d’école menacé, Nicole Belloubet saisit la justice sur fond d’uniforme scolaire

Nicolas Bourez, directeur d’école à Neuilly-sur-Marne
Nicolas Bourez, directeur d’école à Neuilly-sur-Marne

ÉDUCATION - Directeur d’école en détresse. La ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, a indiqué ce lundi 29 avril, qu’un « signalement au procureur » avait été fait, « dès connaissance des faits », suite aux menaces reçues par un directeur d’école à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) accusé d’islamophobie.

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La ministre répondait à une interpellation sur X (ex-Twitter) de Marion Maréchal, tête de liste Reconquête aux élections européennes. Elle ajoute dans son tweet qu’une « protection fonctionnelle » a été accordée et que « la sécurité du directeur » a été « renforcée en lien avec les forces de l’ordre ».

Auprès de Marianne, l’entourage de la ministre précise que l’enseigant a porté plainte pour diffamation et qu’il a été accompagné à cette occasion.

La candidate d’extrême droite relayait une vidéo partagée quelques heures plus tôt sur le même réseau social par Nicolas Bourez, directeur de l’école élémentaire André Chénier depuis 15 ans. « Nous sommes lundi matin et pourtant je n’irai pas travailler » a expliqué l’homme devant la caméra. « Je n’irai pas parce que je suis pris pour cible » poursuit-il.

« Ils veulent ma peau »

Le directeur indique ensuite que son école fait partie du dispositif d’expérimentation de la tenue unique, lancé depuis la rentrée 2024 dans 59 établissements français. « Un comité de défense de l’école publique à Neuilly-sur-Marne, qui y est farouchement opposé, me cible, m’insulte de la pire des façons, m’expose lâchement, dangereusement, en distribuant des tracts dans toute la commune », raconte-t-il. Il conclut en disant « Que veulent-ils ces irresponsables ? Ils veulent ma peau, c’est ça ? »

À droite, le patron des LR, Éric Ciotti a rapidement apporté son soutien au directeur. « L’État doit le protéger ! » écrit-il sur X. De même, Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, a publié un message sur le réseau social : « Voici où mène le pas-de-vague. Le courage de ce directeur qui se retrouve en face d’une montagne de lâchetés et de renoncements est exemplaire ».

Si, à gauche, les réactions se font plus rares, le député LFI Thomas Portes a fait savoir qu’« aucune menace n’est acceptable ». « Je les condamne fermement d’où qu’elles viennent comme je demeure profondément attaché à la liberté d’expression » a-t-il ajouté.

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