Netflix a donné des millions de dollars à un réalisateur, il a tout dépensé sans jamais finir sa série

SERIE - Une histoire digne d’un scénario hollywoodien. Alors qu’il n’avait qu’un seul long métrage à son palmarès, Carl Erik Rinsch s’est vu offrir par Netflix une somme colossale pour réaliser son projet. En 2018, le réalisateur avait l’idée d’une nouvelle série de science-fiction qui a séduit plus d’un studio de streaming. Finalement, c’est avec Netflix qu’il a signé un contrat.

Si à l’époque le studio était ravi de cette collaboration, cette décision a coûté très cher à Netflix, au sens propre du terme. Après la signature du contrat, Carl Erik Rinsch a dilapidé le budget de la série, à savoir 55 millions de dollars, dans des voitures ou encore des actions boursières.

Le New York Times a raconté ce feuilleton hollywoodien dans ces colonnes ce mercredi 22 novembre. Son seul film était 47 Ronin adapté de l’histoire japonaise des Quarante-sept Ronin. Malgré la présence de Keanu Reeves au casting, le film avait été un échec critique et commercial.

Un projet de série intéressant

Mais le réalisateur et sa femme Gabriela Rosés Bentancor, avaient un projet de série qui a attiré l’attention des plateformes de streaming, notamment Netflix. Ils travaillaient sur une série télévisée de science-fiction avec un scénario centré sur l’intelligence artificielle.

Le scénario suivait un inventeur . Ce dernier créait une espèce appelée l’intelligence organique, similaire à l’homme. Ces O.I (et non les I.A), intervenaient dans le monde entier pour fournir une aide humanitaire. Mais l’espèce humaine finissait par se retourner contre elles après avoir découvert leur origine. Le réalisateur avait intitulé sa série « White Horse » (« Cheval Blanc »), un clin d’œil au premier cavalier de l’apocalypse.

Une fois arrivée dans les mains de Netflix, la série rebaptisée Conquest, a bénéficié d’un budget de 55 millions de dollars (soit environ 50 475 000 d’euros). Si la plateforme de streaming avait commandé douze épisodes, finalement aucun d’entre eux n’a été produit.

Des millions dilapidés

Quelque temps après s’être engagé dans le projet, le comportement de Carl Rinsch est devenu problématique. Le New York Times a examiné des courriels et SMS qui témoignaient de la folie naissante du réalisateur. Ce dernier affirmait pouvoir prédire les coups de foudre ou alors sombrait dans des théories du complot sur le coronavirus. Il avait d’ailleurs entamé une procédure de divorce avec sa femme.

Mais le plus grave a été l’utilisation de l’argent destiné à la réalisation de sa série. Le budget a été dilapidé pendant le début des tournages catastrophiques qui ont eu en Amérique Latine et en Hongrie, mais aussi avec les extravagences de Carl Rinsch : investissement dans de la cryptomonnaie, vêtements de luxe, Ferrari ou encore plusieurs Rolls-Royce. Netflix a par conséquent annulé la série.

Désormais, Carl Rinsch est engagé dans une procédure d’arbitrage confidentiel avec Netflix. Ce dernier accuse la société de lui devoir 14 millions de dollars (soit plus de 12 millions d’euros) en dommages et intérêts pour rupture de contrat.

Du côté de Netflix, Thomas Cherian, porte-parole de la plateforme, a déclaré qu’« après beaucoup de temps et d’efforts, il est devenu évident que M. Rinsch n’allait jamais terminer le projet qu’il avait accepté de réaliser. » Ils ont bien sûr nié les accusations du réalisateur.

Carl Rinsch a refusé de répondre aux questions du New York Times. Il avait commenté sur Instagram la cause de son silence. Il savait d’avance que l’article serait « inexact » et qu’il serait dit qu’il a « perdu la tête d’une façon ou d’une autre » ce qui toujours selon lui, est faux.

Depuis, le compte Instagram de Carl Rinsch a été supprimé.

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