Netflix, accusé de “distorsion de la réalité”, s’attire les foudres du Vietnam

Lorsque le film Barbie a été banni des cinémas vietnamiens, en juillet dernier, l’annonce avait fait l’effet d’une bombe. En cause : “un griffonnage enfantin qui, d’après les censeurs vietnamiens, représenterait la ‘ligne des neuf traits’”, déplore Rest of World – cette ligne désigne en effet une vaste zone de mer de Chine méridionale revendiquée par Pékin et contestée par ses voisins.

Mais plus généralement, pointe le média en ligne, le Vietnam a décidé depuis plusieurs mois de faire la guerre aux géants internationaux du streaming. “Au premier rang desquels Netflix”, comme l’a souligné explicitement un communiqué du gouvernement datant du mois de juin. Qu’il s’agisse d’une série coréenne comme Little Women où chinoise comme Flight To You, ou d’un épisode la série documentaire MH370 : L’avion disparu, les censeurs vietnamiens prétextent toujours la diffamation et la désinformation.

Ces derniers mois, les autorités vietnamiennes ont renforcé leur contrôle des médias, “surveillant de près les titres de presse les plus populaires, et lancé une enquête contre TikTok, l’accusant d’enfreindre les lois locales en ‘propageant la désinformation et l’instabilité sociale’”.

Pour le site spécialisé dans les nouvelles technologies, la pression croissante exercée sur Netflix, le service de streaming le plus populaire au Vietnam, “est l’une des manifestations de cette nouvelle approche”.

“Faire passer un message à Pékin”

Le cinéma et la télévision sont souvent le théâtre de guerres de l’information et “l’apparition – ou ne serait-ce que l’évocation – de la ‘ligne des neuf traits’ à l’écran est depuis longtemps un sujet brûlant”, souligne Rest of World.

La censure vietnamienne sert “d’exutoire à la frustration politique”, confirme Minh Phuong Vu, doctorante en relations internationales à l’Université nationale d’Australie citée par le média.C’est une façon de faire passer un message à Pékin, de faire comprendre que la lutte n’est pas terminée, et que les Vietnamiens ne baissent pas les bras.”

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