Nestlé accusé de favoriser le goût sucré chez les bébés des pays du Sud

Selon l'ONG suisse Public Eye, la firme agroalimentaire suisse Nestlé ajoute du sucre dans les recettes de certains de ses produits destinés aux bébés très fortement vendus dans les pays du Sud, tandis que les mêmes produits sont sans sucre en Europe.

Ce constat résulte d'une enquête approfondie menée par l'ONG en partenariat avec le Réseau international d’action pour l’alimentation infantile (IBFAN). Ces organisations se sont procuré différentes versions de deux préparations alimentaires très consommées par les bébés — Cerelac, des céréales infantiles, et Nido, du lait en poudre —, commercialisées par Nestlé en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Elles les ont comparées à leurs équivalents vendus en Suisse et dans d'autres pays européens.

Manque de transparence des industriels sur les sucres ajoutés

L'enquête n’a pas été simple. En effet, il n'est pas obligatoire pour le fabricant d’une denrée alimentaire de préciser s’il a ajouté du sucre ou non dans la recette de son produit. "En l’absence de déclarations nutritionnelles obligatoires harmonisées entre les pays, dans certaines États les sucres ne sont même pas mentionnés sur l’étiquette. En Europe et dans de nombreux pays, les informations obligatoires présentes sur un emballage précisent la proportion de sucres totaux pour 100 g. Or, de nombreux aliments contiennent naturellement du sucre, comme le lactose dans le lait ou le fructose dans les fruits. Il est donc impossible de savoir si la quantité de sucre inscrite sur l’emballage provient de l’aliment lui-même ou s’il a été ajouté par l’industriel, détaille Chantal Julia, membre pour la France du comité scientifique gérant l’algorithme du Nutri-score. Quand on sait les problèmes de santé publique posés par le sucre, c’est un gros trou dans la raquette, à la fois pour le consommateur à qui il manque une information essentielle, et pour les scientifiques qui doivent évaluer la qualité nutritionnelle d’un aliment.”

Pour surmonter cette difficulté, les enquêteurs ont donc dû faire appel à un laboratoire capable de différencier les sucres naturellement présents dans les aliments de ceux ajoutés par l'entreprise agroalimentaire.

Une enquête semée d'embûches

- "Public Eye" s'est appuyé sur le réseau internatio[...]

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