"On n'est pas aux pièces": François Bayrou estime que la réforme des retraites mérite un débat plus long

"On n'est pas aux pièces": François Bayrou estime que la réforme des retraites mérite un débat plus long

Plaidoyer pour un "réformisme démocratique": François Bayrou a réitéré dimanche sa mise en garde à Emmanuel Macron sur la réforme des retraites, l'appelant à se donner "trois ou quatre mois" pour faire "un pas décisif" vers une méthode "plus respectueuse".

"On n'est pas aux pièces, estime-t-il. Prendre trois ou quatre mois pour réfléchir ensemble, et mettre sur la table des options et des propositions, je pense que cela serait bon pas seulement pour la paix civile - ça compte - mais pour la réforme elle-même."

Le risque d'un "passage en force" crispe la majorité

Lors d'une interview au Parisien, François Bayrou avait déjà mis en garde contre l'hypothèse d'un "passage en force" de cette réforme, à travers un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

"On ne lâchera pas", a insisté un député qui souligne que "dans le groupe renaissance, il n'y a pas unanimité pour passer la réforme des retraites par le PLFSS" (projet de loi de financement de la sécurité sociale).

"C'est un devoir, quand on est gouvernant, de partager les raisons de l'action avec ceux qui vous ont donné la mission de les gouverner". "Parce que derrière tout cela, il n'y a pas que la question des retraites. Il y a la question de la méthode de réforme qu'on peut suivre pour ce pays", a insisté François Bayrou.

"J'entends des critiques qui disent: 'ça va traîner, on ne fera plus rien'. Je me permets de signaler qu'en refusant cette méthode, on a bloqué les réformes pendant des décennies", a-t-il dit, citant les grandes grèves de 1995 (il était alors ministre du gouvernement Juppé) "jusqu'à la dernière sous le gouvernement d'Édouard Philippe", a-t-il relevé.

"Il faut se donner pour objectif de convaincre la société avant de l'entraîner"

"La société est tellement éruptive qu'il faut se donner pour objectif de la convaincre avant de l'entraîner", a argumenté le président du MoDem. Avec "un travail de concertation", "je pense qu'on fait un pas décisif dans une méthode plus respectueuse", celle du "réformisme démocratique", a-t-insisté.

Ce discours a clos quatre jours de travaux à Guidel, le parti ayant cette année accolé ses journées parlementaires et ses Universités d'été. Plusieurs intervenants extérieurs ont nourri les débats, de l'académicien Erik Orsenna aux ministres François Braun (Santé) et Gabriel Attal (Action et Comptes publics).

Le MoDem compte 11.000 adhérents à jour de cotisation, selon sa nouvelle secrétaire générale Maud Gatel, 49 députés et quatre représentants au gouvernement dont Jean-Noël Barrot, engagé dimanche prochain dans une législative partielle dans les Yvelines. Le prochain Congrès est prévu fin 2023 mais au MoDem, "Bayrou est consul à vie", s'amuse un dirigeant du parti.

Article original publié sur BFMTV.com