"Ce n'est pas le moment d'avoir des conversations diplomatiques sur la paix" en Ukraine

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a uni l'Occident et l'UE n'a pas d'autres choix que de continuer à soutenir Kyiv, souligne le chef de la diplomatie européenne. Josep Borrell répondait vendredi aux questions d'Euronews lors de l'événement sur l'Etat de l'Union à Florence.

Le responsable espagnol estime que sa plus grande tâche sera de parvenir à trouver une paix juste, mais ce n'est pas encore le temps des discussions.

"Ce n'est pas le moment d'avoir des conversations diplomatiques sur la paix. C'est le moment de soutenir militairement la guerre", précise Josep Borrell.

"Je me sens donc diplomate, mais aussi ministre de la défense de l'Union européenne, car je passe une grande partie de mon temps à parler d'armes".

La Commission européenne a présenté cette semaine un plan de 500 millions d'euros pour augmenter la production de munitions et soutenir ainsi Kyiv. Si cette aide à l’Ukraine devait faiblir, les forces russes seraient alors rapidement à proximité de la frontière polonaise.

"Si vous voulez la paix, poussez la Russie à se retirer. Poussez la Russie à arrêter la guerre. Ne me dites pas d'arrêter de soutenir l'Ukraine, car si j'arrête de soutenir l'Ukraine, il est certain que la guerre se terminera bientôt", explique Josep Borrell.

"_Si nous ne soutenons pas l'Ukraine, elle tombera en quelques jours. Alors, oui, je préférerais dépenser cet argent pour améliorer le bien-être de la population, les hôpitaux, les écoles, les villes, comme le demandent les maires. Mais nous n'avons pas le choix_”, poursuit le chef de la diplomatie commune.

Josep Borrell salue aussi le fait que la Chine n'ait pas envoyé d'armes à la Russie. et du rôle que Pékin peut jouer.

"Même s'ils sont du côté de la Russie, je pense que la Chine a un rôle à jouer. La Chine est un membre permanent du Conseil de sécurité. C'est elle qui a le plus d'influence sur la Russie", analyse le diplomate.

Mais il ajoute que le plan de paix chinois ne peut pas être pris au sérieux.

"Le plan de paix chinois, eh bien, ce n'est pas un plan de paix, c'est un ensemble de considérations et de souhaits. Mais ce n'est pas un plan de paix", résume le diplomate de l’UE.

"_Le seul (plan de paix) est celui qui a été proposé par les Ukrainiens, mais qui ne sera certainement pas accepté par les Russes_”, ajoute-t-il.

Josep Borrell ajoute que l'UE doit rester unie si elle veut survivre dans l'arène internationale en mutation. Pour y parvenir, il évoque la fin de l'unanimité entre les 27 en matière de politique étrangère. Cette règle permet à un Etat membre de bloquer l'ensemble d'une décision.