"Ce n'est pas la justice": Éric Dupond-Moretti s'en prend au Syndicat de la magistrature

"Ce n'est pas la justice": Éric Dupond-Moretti s'en prend au Syndicat de la magistrature

Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti s'en est pris violemment mercredi au Syndicat de la magistrature (SM), invité à partir de vendredi à la Fête de l'Huma, sur l'ancienne base aérienne 217 du Plessis-Pâté dans l'Essonne.

"Le Syndicat de la magistrature, ce n'est pas la justice", a affirmé le garde des Sceaux en marge d'une visite au tribunal de Narbonne.

Interrogé sur la présence de ce syndicat de magistrats classé à gauche à la Fête de l'Huma, aux côtés du Syndicat des avocats de France (SAF), Éric Dupond-Moretti a dénoncé avec véhémence cette organisation syndicale.

Retour sur le "mur des cons"

Celle-ci est à l'origine d'une plainte à son encontre, avec l'Union syndicale des magistrats (USM), devant la Cour de justice de la République (CJR) pour des soupçons de prise illégale d'intérêts. Le garde des Sceaux doit être jugé prochainement par la CJR dans le cadre de cette affaire.

"Le Syndicat de la magistrature n'a pas pris la mesure de ce qu'était ce pathétique événement qu'était 'Le mur des cons'", a-t-il lâché, faisant référence à une affaire vieille de dix ans, quand un panneau intitulé "mur des cons" avec des photographies de personnalités politiques de droite, magistrats, journalistes et aussi parents de victimes de crimes avait été découvert dans les locaux du syndicat.

L'ancienne présidente du SM a été condamnée pour "injure publique" dans le cadre de cette affaire, révélatrice, pour une partie de l'opinion, de la partialité de la justice.

"Il préfère sans doute aller contester à la Fête de l'Huma"

"Depuis que je suis ministre, j'assiste, impuissant, à un certain nombre de dérapages" de la part du SM, a soutenu Éric Dupond-Moretti. "Le Syndicat de la magistrature a pris fait et cause pour les émeutiers", a-t-il notamment estimé.

Rappelant que le SM "n'a pas voulu participer" aux États généraux de la Justice (EGJ), il a ironisé: "il préfère sans doute aller contester à la Fête de l'Humanité".

"Ce type d'expression est absolument délétère", a-t-il insisté. "Le syndicalisme doit avoir une grande liberté d'expression", a-t-il concédé avant d'ajouter "cette liberté doit être conjuguée avec la neutralité, l'impartialité et l'apparence de l'impartialité".

Des représentants du SM doivent notamment participer à la Fête de l'Huma, à des débats sur la Justice et à une table ronde "sur les contrôles d'identité et les violences policières".

"Nous ne venons pas à la Fête de l'Huma avec notre robe de magistrat, nous ne venons pas pour juger quiconque mais pour débattre, dans le cadre de notre activité syndicale", a réagi mercredi la présidente du SM, Kim Reuflet, sur le site du Point.

Article original publié sur BFMTV.com