Yahoo Actualités "On ne se sent pas reconnus": les policiers municipaux appellent à faire grève le 31 décembre
De nombreuses revendications. Un collectif de "policiers municipaux en colère", comprenant plusieurs syndicats et associations, qui avait déjà appelé à un mouvement social pour le 24 décembre, appelle de nouveau les policiers municipaux à la grève pour le réveillon de la Saint-Sylvestre, le 31 décembre. Il a aussi appelé à des rassemblements devant les préfectures régionales le 3 février.
Parmi les principaux griefs des officiers, une revalorisation de leurs salaires, qui peuvent varier en fonction des collectivités. Auprès de BFMTV, Rémi Andrieux, chez de service police municipale de Cannes, fait le point sur les disparités qui existent actuellement.
"Vous avez des policiers municipaux qui vont être juste payés au régime indemnitaire, d’autres qui vont avoir une prime à 10%, prime qui peut aller jusqu’à 20%. Il y a d’autres collectivités, comme chez nous, où il y a la prime à 20%, mais ce n’est pas le cas partout au niveau national", explique-t-il.
"Ça fait pas mal d'années qu'on réclame un volet social digne de ce nom, on reste sur le quai de la gare", pointe pour sa part Stéphane Fillard, secrétaire de l'association départementale des policiers municipaux du Rhône.
"On ne se sent pas reconnus"
"Nous ne pouvons cautionner une nouvelle extension des compétences des agents de police municipale dont la situation sociale, au regard de la rémunération et du régime de retraite, est très en deçà de nos homologues nationaux, policiers et gendarmes",avait pour sa part fait avoir la Fédération fonction publique territoriale (FFPT)-CFTC, dans un communiqué publié la semaine passée.
Cette extension des compétences est justement évoquée par un policier municipal, qui a témoigné de manière anonyme auprès de notre antenne. "En 2020, les policiers municipaux à Nice sont intervenus sur un terroriste qui avait égorgé trois personnes, non neutralisé", dit-il faisant référence à l'attentat de la basilique de Nice le 29 octobre 2020.
"Ils ne se sont pas posé la question de savoir s’ils ont un volet social moins évolué que nos homologues, je ne vais pas intervenir. Ils sont intervenus. C’est ce qui agace les policiers municipaux, on ne se sent pas reconnus par la société, par le gouvernement", insiste-t-il.
Pourtant, toujours à notre caméra, de nombreux Français disent reconnaître l'intérêt de cette police de proximité. On a vraiment besoin d’une police municipale, c’est indispensable parce que l’insécurité est accrue", "j’ai une bonne image de la police municipale, ce qui n’est pas forcément le cas de la police nationale", disent-ils.
Jusqu'à 80% de grévistes?
Auprès de l'AFP, David Quevilly, vice-président de la Fédération nationale des policiers municipaux de France (FNPMF, créée en mars), a affirmé que la grève de ses collègues dans le pays avait été suivie à 65% pour la nuit du 24 au 25 décembre. Il dit s'attendre à une mobilisation plus élevée le soir du 31 décembre, de l'ordre, selon lui, de 75 à 80%.
Le président du Syndicat national de la sécurité publique, Stéphane Poupeau, a évoqué auprès de l'AFP "une grève suivie (dimanche) à environ 60% sur l'ensemble du territoire".
Pour le 31, les policiers de plusieurs villes, dont Paris ou Draguignan, dans le Var, ont déjà fait savoir qu'ils ne feraient pas grève. En cas d'urgence, les policiers grévistes pourraient, sur ordre du préfet, être réquisitionnés.
Dans un communiqué publié lundi, la ministre déléguée en charge des Collectivités territoriales, Dominique Faure, a dit avoir "bon espoir" d'arriver à un accord avec les représentants des policiers municipaux.
"Des discussions sont en cours avec les organisations syndicales des policiers municipaux, j'ai souhaité les relancer après plusieurs années de pause et je les anime depuis plusieurs mois, les ai reçus cinq fois, et j'ai bon espoir que nous arrivions à un accord qui convienne à tout le monde", a-t-elle affirmé.
