"Nous ne pouvons plus continuer à sacrifier la nature, sous peine de sacrifier nos propres enfants"

Dans son documentaire "La Fabrique des pandémies", la réalisatrice Marie-Monique Robin montre comment le saccage des écosystèmes rend les humains vulnérables à de nouvelles épidémies. La beauté des paysages allège les propos anxiogènes de la douzaine de scientifiques filmés dans huit pays sur quatre continents.

Ce n’est pas parce qu’il y a Juliette Binoche au générique qu’il faut imaginer un film people. L’actrice au rire communicatif qui s’émerveille de paysages étonnants est surtout là pour apprendre, tout comme le spectateur, à quel point notre santé humaine dépend de celle des animaux et des plantes. Et comme résumé vers la fin de ce périple aux multiples rencontres dans huit pays sur quatre continents, "plus on déforeste, plus on perd en biodiversité, plus on a d’épidémies… C’est la fabrique des pandémies". D’où le titre donné par Marie-Monique Robin (1), prix Albert Londres et réalisatrice multiprimée, à son documentaire auto-produit, après la publication du livre homonyme dont la rédaction, souligne-t-elle, "a permis de mûrir patiemment son projet de film". Une sorte d’exploit cinématographique mené à l’international en temps de pandémie.

La crainte d'une "ère d’épidémie de pandémies"

Les images de nature sont belles, de la Guyane au Gabon, de la Thaïlande à Madagascar, en passant par le Mexique. Elles réjouissent l’œil et captivent l’esprit pour faire passer le message principal : tout est lié. Sur le terrain, une douzaine de scientifiques engagés (2) s’efforcent en effet de faire saisir au spectateur les liens qui unissent forêts, lacs et rivières, animaux qui y vivent – on les retrouve en magnifiques dessins de l’illustratrice Valentine Plessy, quand ils demeurent par trop cachés dans les arbres, les herbes, leurs terriers ou sous l’eau – avec nous, les humains. Objectif : faire comprendre que "tout reste à bas bruit" quand on ne bouleverse pas les écosystèmes mais que, dans le cas inverse, les agents pathogènes dont la nature regorge sont tout prêts à attaquer.

"Si nous continuons à détruire les écosystèmes, nous connaîtrons 'une ère d’épidémie de pandémies'", pronostique le parasitologue Serge Morand (CNRS). Cette destruction terrestre (le film reste sur les continents et n’explore pas l’océan) est essentiellement due à la déforestation, aux extrêmes climatiqu[...]

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