"On ne peut pas se permettre de se reposer": BFMTV a suivi des ambulanciers dans Gaza bombardée

BFMTV a pu suivre le temps d'une nuit le travail d'un ambulancier à Gaza, alors que l'enclave palestinienne subit toujours les bombardements de l'armée israélienne.

"On ne peut pas se permettre de se reposer": BFMTV a suivi des ambulanciers dans Gaza bombardée

Une nuit dans Gaza sous les bombes. Pour BFMTV, Mohamed Abu Safia, journaliste palestinien, a passé 12 heures aux côtés d'un ambulancier au cœur de Gaza, l'enclave palestinienne assiégée par l'armée israélienne depuis les attaques du Hamas le 7 octobre.

Membre du Croissant-Rouge, Salem Moustafa enchaîne les interventions depuis deux semaines. Cette nuit-là, il est appelé au secours après une frappe sur un immeuble.

"Je rêve d'explosions et de tirs de missile"

Un enfant blessé à la tête, visiblement en état de choc, monte à bord de son véhicule dans une ambiance chaotique. Puis une femme est prise en charge, le visage en sang. Sirène hurlante, l'ambulance repart à toute vitesse en direction de l'hôpital le plus proche. Cet établissement a triplé le nombre de places en réanimation à cause des bombardements.

"Le sommeil est devenu notre ennemi, on ne peut pas se permettre de se reposer. J'ai réussi à dormir une heure, mais j'avais mauvaise conscience", confie Salem Moustafa.

"Depuis quatre jours, je n'ai dormi que six à sept heures et pendant mon sommeil, je ne rêve que d'explosions et de tirs de missile. Ça me réveille", ajoute ce père de quatre enfants.

La nuit où BFMTV a pu l'accompagner, Salem Moustafa aura transporté huit blessés et deux cadavres.

Aucun endroit "sûr" à Gaza, selon l'ONU

La coordinatrice des affaires humanitaires de l'ONU pour les territoires palestiniens a prévenu ce jeudi qu'"aucun endroit n'est sûr à Gaza" en raison des bombardements israéliens sur le territoire menés depuis les attaques du 7 octobre.

La coordinatrice, Lynn Hastings, a affirmé dans un communiqué que les "avertissements anticipés" lancés par l'armée israélienne aux populations pour évacuer des zones qu'elle entend viser "ne font aucune différence".

La situation est particulièrement critique dans les hôpitaux. Débordés devant la masse de patients à soigner, ils sont aussi privés d'électricité en raison du "siège total" imposé par Israël sur la bande de Gaza.

Le carburant utilisé pour faire fonctionner les générateurs vient lui aussi à manquer. Israël empêche tout approvisionnement, affirmant que cela profiterait au Hamas et à ses opérations militaires.

"La situation des hôpitaux de Gaza est critique. L’accès à l'électricité doit être rétabli en urgence", a écrit mercredi sur Twitter Emmanuel Macron, qui a annoncé depuis Le Caire l'envoi d'un "navire de la marine nationale" pour aider les hôpitaux gazaouis.

Depuis le 7 octobre, l'OMS a recensé 171 attaques contre les soins de santé dans le territoire palestinien occupé. 493 personnes ont été tuées dans ces attaques, dont 16 agents de santé en service, selon l'organisation onusienne.

Article original publié sur BFMTV.com

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