«Je ne suis pas votre nègre», magistrale généalogie du racisme aux Etats-Unis

James Baldwin écoute le discours de Martin Luther King, le 25 mars 1965, lors de la troisième marche pour les droits civiques de Selma.

Le documentaire consacré par Raoul Peck à l'écrivain américain James Baldwin passe ce mardi soir sur Arte, en avant-première, avant sa sortie en salles le 10 mai. A ne pas rater.

Important est un mot galvaudé, mais parfois il s’impose. Le documentaire que le cinéaste Raoul Peck a consacré à l’écrivain américain James Baldwin, Je ne suis pas votre nègre, qui passe en avant-première ce mardi soir sur Arte et sortira au cinéma le 10 mai (nous aurons l’occasion d’y revenir plus longuement) est par exemple un film important. S’y déploient les mots d’un immense écrivain, trop peu connu en France, dont la pensée limpide s’est attaquée aux tourments américains, à son identité fracturée, à la question noire et à l’ignorance blanche et qui n’a rien perdu, les années passant, de son tranchant. Si l’on ne saurait trop recommander de voir le film également à sa sortie en salles – car c’est aussi un objet de, et sur le cinéma – un visionnage en ces temps troubles aurait pour mérite de remettre violemment les idées en place.

Son point de départ est un manuscrit laissé inachevé par Baldwin, mort en 1987, des notes prises en vue de l’écriture de Remember this house (souviens-toi de cette maison). Il comptait le consacrer à trois leaders des droits civiques aux Etats-Unis, tous assassinés dans les années 1960: Medgar Evers, Malcolm X et Martin Luther King. Moins dissemblables que l’histoire n’a bien voulu le laisser croire, ils étaient amis de Baldwin, et ont surtout, à la fin de leur vie, convergé dans leurs luttes. Si Raoul Peck s’appuie sur d’autres textes de Baldwin, notamment le brillant The Devil Finds Work, consacré à Hollywood (dont on n’a pas connaissance d’une traduction, pourvu que ça change), son film peut être vu comme la deuxième étape d’une magnifique course de relais, reprenant Remember this House où Baldwin l’avait laissé. Car, non content de raconter les destinées des trois leaders noirs, et de puiser abondamment dans les écrits de Baldwin (la voix off est (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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