Il ne faut pas mettre la chartreuse avant les moines
Dans deux jours, le 1er Mai, les effluves de muguet… Et celles des gaz lacrymogènes ! Cette année, la fête du Travail devrait avoir une saveur encore plus combative. Alors que la pilule de la réforme des retraites ne passe pas, mais absolument pas dans l’opinion, une grande mobilisation est prévue ce lundi. En attendant de voir comment elle se déroulera, la presse étrangère déplore l’autoritarisme du président et du gouvernement et s’interroge sur la feuille de route de sa Première ministre, jugée trop vague, trop peu ambitieuse.
Nous aurons largement l’occasion de vous en reparler pendant les jours qui viennent, mais d’ici là, nous vous proposons un tout autre sujet. Vous avez aimé l’apéro à la française la semaine dernière ? Nous vous invitons cette semaine à plonger au cœur des secrets de la chartreuse. Ou plutôt au cœur de la panique qu’a suscitée, outre-Atlantique, l’annonce par les moines de la Grande Chartreuse, au nord de Grenoble, qu’ils n’augmenteraient pas la production de leur liqueur secrète, concoctée à partir de 130 plantes. Et produite tout de même à hauteur de 1,2 million de bouteilles par an.
C’est le journal britannique The Times qui nous raconte à quel point les Américains sont devenus fans de cette boisson et des cocktails qui en découlent, vendus dans les bars les plus branchés de la côte Est. À tel point que, depuis l’annonce, on assiste à une ruée sur les bouteilles de liqueur verte et à une flambée des enchères pour les plus rares d’entre elles.
Un monde bien éloigné du quotidien des moines, souligne le journaliste. Des moines qui souhaitent revenir à la prière “et non étancher la soif croissante pour leur liqueur”. Et qui sont soucieux également de l’empreinte environnementale de cette production.
Impossible, en plus, de copier la recette, restée secrète depuis quatre siècles : seuls deux moines du monastère sont dépositaires de la formule, chacun n’en connaissant qu’une moitié !
Bref, les adeptes de la chartreuse, tombés en béatitude devant la boisson – “C’était inhabituel, c’était très fort, c’était ‘Oooh, waouh’ ! C’est allé dans des endroits où l’alcool n’était jamais allé chez moi avant, par exemple le nez. Le goût changeait et restait”, témoigne l’un des amateurs cités par le journal –, sont inquiets.
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