"Ils ne dorment plus": une psychiatre de la cellule de soutien à la communauté juive explique son travail

Depuis les attaques du Hamas en Israël, plus d'un millier d'actes antisémites ont été enregistrés en France. Face à l'angoisse, des centaines de juifs de France ont fait appel à une cellule de soutien psychologique.

Face à la menace, ils cherchent de l'aide. Depuis les attaques du Hamas sur Israël et le début de la riposte de l'État hébreu, plus d'un millier d'actes antisémites ont été enregistrés en France, selon le ministère de l'Intérieur. Pour tenter d'apaiser leurs angoisses, des juifs de France ont décidé de contacter la cellule de soutien psychologique mise en place par plusieurs institutions juives, et qui a déjà reçu plus de 300 appels.

"Le but de cette cellule, c'est d'accueillir, d'être là", explique à BFMTV la docteure Guillemette Balsan, psychiatre à Paris. "Ce sont des gens qui ne dorment plus, qui sont en hypervigilance. Au moindre bruit, ils ont des crises d'angoisse, des attaques de panique".

Elle décrit notamment des personnes "à l'affût, aux aguets depuis leurs fenêtres", pour se prémunir contre de potentielles "personnes malveillantes, même des proches non-juifs".

"On a vu des vidéos tourner"

Nathan fait partie des personnes de confession juive qui ne se sentent plus en sécurité. En stage à Tel-Aviv le jour de l'attaque du Hamas, il rentre rapidement en France pour rassurer sa famille mais depuis, impossibles d'être serein.

"Je pense que, comme beaucoup, on a vu des vidéos tourner, en plein cœur de Paris, avec des "sale Juif", "Israël assassin", "Israël à mort". Quand on voit ces étoiles taguées en disant: "Ici vit un juif"... Revoyez les signes de ce qu'était la Shoah en France, ce qui a été fait après la Shoah", met-il en garde.

"On revit les mêmes choses. C'est pas un film, c'est la réalité", déplore encore Nathan.

Appel à la discrétion

À Nice, les responsables de lieux de culte ont conseillé aux fidèles d'adapter leur comportement après la multiplication des actes antisémites en France. Éviter de sortir, en tout cas la nuit, ne pas traîner aux abords des collèges et lycées, de pas sortir avec des signes qui risquent d'attirer des propos calomnieux", détaille Maurice Niddam, président du consistoire israélite de Nice.

Depuis le 7 octobre, selon le ministère de l'Intérieur, 1.040 actes antisémites ont été commis en France et 486 personnes ont été interpellées.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Prières et larmes en Israël, un mois après l'attaque du 7 octobre