NBA: la draft, comment ça marche?
Elle fait partie des évènements dont la date est cochée plusieurs mois à l’avance par tous les fans de basket. La traditionnelle draft NBA, un rendez-vous immanquable pour tous les amoureux de balle orange, a lieu dans la nuit de jeudi à vendredi au Barclays Center de New York, l’habituel antre des Brooklyn Nets.
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Cette cérémonie, qui va être très suivie cette année en France avec le très probable choix en première position du phénomène Victor Wembanyama, est une particularité du sport américain. Le principe de la draft (repêchage en français) est le suivant: chaque année, les 30 franchises NBA sélectionnent les meilleurs jeunes basketteurs issus du circuit universitaire américain (NCAA), de la G-League (ligue de développement de la NBA) ou d’autres ligues étrangères. Ces prospects doivent obligatoirement être dans leur 19e année. Pour cette édition, 84 joueurs sont sur la ligne de départ.
Deux tours, 60 choix au total
Deux tours (avec 30 choix à chaque fois) sont organisés, soit au total 60 jeunes sélectionnés. Mais, cette année, il n'y en aura que 58, car Philadelphie et Chicago ont perdu leurs seconds tours, sanctionnés pour avoir approché des joueurs en dehors de la fenêtre de recrutement autorisée. Les 30 premiers basketteurs appelés sont assurés d’avoir un contrat garanti dans une franchise. Pour ceux appelés entre la 31e et la dernière place, il leur faudra cravacher tout l’été (notamment durant la Summer League, des matchs amicaux organisés en juillet) pour intégrer l’effectif d’une franchise au début de la saison régulière.
Les équipes qui choisissent en premier ont été déterminées il y a un peu plus d’un mois lors d’une loterie, une autre cérémonie immanquable. Les franchises qui se battent pour le premier choix, le fameux first pick, sont seulement celles qui ne se sont pas qualifiées pour les playoffs, soit les 14 moins bonnes. Plus le classement d’une franchise est mauvais, plus elle a de chances d’avoir le premier choix. Cette année, ce sont les San Antonio Spurs qui ont remporté la timbale. Ce système est censé rééquilibrer les forces en présence en permettant aux franchises les moins performantes de se renforcer avec un jeune à fort potentiel. L’ordre du reste de la draft est conforme au classement de la saison écoulée.
Cinq minutes pour se décider
Le soir de la draft, chaque équipe choisit donc son futur joueur en suivant l’ordre décidé lors de la loterie. Concrètement, dans la nuit de jeudi à vendredi, la draft débutera quand Adam Silver, le patron de la NBA, débarquera sur l’estrade du Barclays Center pour annoncer le choix des San Antonio Spurs avec une phrase devenue mythique pour tous les suiveurs de la Grande Ligue: "With the first pick in the 2023 NBA draft, the San Antonio Spurs select…" Derrière, les Charlotte Hornets auront cinq minutes pour choisir parmi tous les autres joueurs restants. Et rebelote pendant 58 choix. Chaque joueur appelé rejoint Adam Silver sur la scène et enfile la casquette de sa nouvelle franchise. Le top départ d’une nouvelle vie
Précision importante: au cours de la soirée, les choix de draft peuvent être échangés. C’est notamment ce qui est arrivé à Rudy Gobert, drafté par les Denver Nuggets en 27e position en 2013 mais directement envoyé au Utah Jazz contre le meneur Erick Green et une somme d’argent.
Trois Français dans la "green room"
Cette année, plusieurs Français sont inscrits et peuvent espérer faire leur entrée en NBA. Derrière Wembanyama, Bilal Coulibaly (coéquipier de "Wemby" à Boulogne-Levallois) et Rayan Rupert (New Zealand Breakers) jouissent d’une belle cote. Ils figurent d’ailleurs dans la "green room", une sorte de zone VIP devant l’estrade où les 25 jeunes les plus attendus attendent que leur nom soit appelé par Adam Silver aux côtés de leurs proches. Sidy Cissoko peut lui aussi espérer être drafté, le joueur de la G-League Ignite étant attendu aux alentours de la 35e place dans les projections des médias américains. Nadir Hifi (Paris Basketball) est lui aussi sur les radars des recruteurs, mais il est projeté au-delà du top 60.
Lors de cette édition 2023, la France peut battre son record de joueurs draftés au premier tour lors d’une seule et même draft. La marque de référence est pour l’instant de deux joueurs, établie en 2003 (Mickaël Piétrus et Boris Diaw), 2005 (Johan Petro et Ian Mahinmi), 2008 (Alexis Ajinça et Nicolas Batum), 2013 (Rudy Gobert et Livio Jean-Charles) et 2016 (Guerschon Yabusele et Timothé Luwawu-Cabarrot).