Navalny: Macron dénonce une "tentative d'assassinat" et demande à Poutine une "clarification"

Emmanuel Macron et Vladimir Poutine à Versailles, en mai 2017 - Stéphane De Sakutin - AFP
Emmanuel Macron et Vladimir Poutine à Versailles, en mai 2017 - Stéphane De Sakutin - AFP

Emmanuel Macron s'est entretenu lundi matin avec Vladimir Poutine et lui a demandé que "toute la lumière soit faite, sans délai" sur la "tentative d'assassinat" de l'opposant russe Alexeï Navalny, qu'il qualifie "d'empoisonnement", a annoncé l'Elysée dans un communiqué.

"Une clarification est nécessaire de la part de la Russie dans le cadre d'une enquête crédible et transparente", a demandé le chef de l'Etat à son homologue russe, précisant que "la France partage, sur la base de ses propres analyses, les conclusions de plusieurs de ses partenaires européens sur les faits d'empoisonnement à l'aide d'un agent neurotoxique Novitchok".

Cette déclaration intervient quelques heures après que des laboratoires français et suédois ont confirmé que l'opposant russe, âgé de 44 ans, avait bel et bien été empoisonné au Novitchok. Des résultats qui viennent confirmer ceux d'un laboratoire militaire allemand, qui avait déjà conclu le 3 septembre à l'empoisonnement par ce puissant agent neurotoxique. Une version contestée sans relâche par Moscou depuis le début de l'affaire.

Un coup dur porté au dialogue franco-russe

Jusqu'ici, la France s'était exprimée sur cette affaire dans le cadre du G7 et de l'UE au niveau du ministère des Affaires étrangères. La semaine dernière, les critiques occidentales se sont multipliées. L'UE a évoqué de possibles sanctions et Angela Merkel a fait savoir que l'Allemagne n'excluait pas le gel du projet de son gazoduc phare avec la Russie, Nord Stream 2, qui doit approvisionner l'Europe en gaz russe via la mer Baltique.

Mardi, les pays du G7, dont la France, ont aussi exhorté Moscou à traduire "urgemment" en justice les auteurs de "l'empoisonnement confirmé" d'Alexeï Navalny, dénonçant comme "inacceptable" tout usage d'armes chimiques. Et le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a estimé que l'empoisonnement de l'opposant russe Alexeï Navalny a probablement été orchestré par "de hauts responsables" russes. Le Kremlin a contre-attaqué en indiquant que "toute tentative d'associer la Russie de quelque manière que ce soit à ce qui s'est passé est inacceptable".

Cette affaire porte un coup dur au dialogue franco-russe, qu'Emmanuel Macron avait tenté de relancer en tendant la main à Vladimir Poutine, semant le trouble chez certains de ses alliés européens.

Article original publié sur BFMTV.com