Le naufrage du “Rubymar” en mer Rouge : une menace pour l’environnement

Le naufrage du Rubymar, samedi [2 mars], risque d’engendrer une catastrophe écologique pour la mer Rouge et ses récifs de corail”, indique Al-Jazeera. Touché par des missiles houthistes le 18 février, le vraquier, abandonné par son équipage au large du Yémen, a dérivé vers le nord avant de sombrer complètement dans les eaux de la mer Rouge.

La vaste nappe de pétrole repérée dans la zone à la suite du naufrage n’est pas le seul élément qui fait craindre une catastrophe pour l’environnement et les écosystèmes marins. Si sa cargaison, 21 999 tonnes d’engrais stockées dans des cuves, venait à fuir, la biodiversité pourrait être largement endommagée.

SOURCES : « AL-JAZEERA », « THE WALL STREET JOURNAL », THE WASHINGTON INSTITUTE.
SOURCES : « AL-JAZEERA », « THE WALL STREET JOURNAL », THE WASHINGTON INSTITUTE.

“Quand on fabrique des engrais, on ajoute toujours du phosphore et de l’azote, explique au site de la RTBF Sylvie Gobert, professeure d’océanographie biologique à l’université de Liège. S’ils se déversent dans l’eau de mer, on va potentiellement avoir un développement anormal de phytoplancton et donc probablement une pollution de ce phytoplancton et une réduction de la lumière, et donc un danger pour les coraux.”

Connue pour la beauté et la diversité de ses coraux, la mer Rouge offre un paysage sous-marin bien particulier, “précisément parce qu’elle est ‘pauvre’ en ces éléments azotés phosphorés, détaille la chercheuse au média belge. C’est ce qui lui permet d’avoir une colonne d’eau très transparente, parce qu’il n’y a pas beaucoup de phytoplancton, et c’est ce qui permet aux coraux de pouvoir développer en leur sein les algues qui leur permettent de proliférer.”

Des conséquences en cascade sur la chaîne alimentaire

“Le naufrage du cargo pourrait encore aggraver l’état de la coque et permettre à l’eau d’entrer en contact avec les milliers de tonnes d’engrais”, insiste Julien Jreissati, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord de Greenpeace, cité par The Guardian. Ce qui pourrait “perturber l’équilibre des écosystèmes marins et avoir des conséquences en cascade sur la chaîne alimentaire”.

Mardi 5 mars, lors d’une conférence de presse à Doha, George Wikoff, commandant de la Ve flotte de la marine américaine, basée à Bahreïn, l’a confirmé : le déversement des “tonnes de produits chimiques transportées par le Rubymar présente un danger environnemental pour la mer Rouge avec le risque de prolifération d’algues et de détérioration des coraux”, rapporte le quotidien britannique.

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