Le nationaliste russe et détracteur du Kremlin Igor Guirkine condamné à quatre ans de prison

Igor Girkin, également connu sous le nom de guerre d'Igor Strelkov, était le chef le plus important des combattants séparatistes soutenus par la Russie dans la région ukrainienne de Donetsk en 2014, lorsque la rébellion a éclaté après l'éviction du président ukrainien allié à la Russie.

Brièvement devenu ministre de la Défense du gouvernement séparatiste autoproclamé, il quitte son poste en août 2014 après que l’avion de ligne malaisien MH17 n'ait été abattu au-dessus de Donetsk, tuant les 298 personnes qui se trouvaient à bord. Il a été condamné par contumace pour meurtre aux Pays-Bas, d'où était parti l'avion, pour son rôle dans cette affaire.

De retour en Russie, il devient un commentateur régulier et un activiste nationaliste. S’il a soutenu le lancement de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022, il se montre rapidement critique quant à la conduite de la guerre.

Sur son compte Telegram, il va jusqu’à qualifier Vladimir Poutine de personne d'une "médiocrité lâche". Arrêté en juillet pour extrémisme, le tribunal moscovite l’a reconnu coupable "d’appels publics à commettre des actions extrémistes", le condamnant à purger sa peine de 4 ans de prison dans un camp à "régime ordinaire".

Répression accrue

Cette condamnation à une peine de prison ferme est une première pour la mouvance nationaliste russe. Elle s'inscrit dans une campagne de répression qui cible tous les détracteurs du Kremlin et de son offensive en Ukraine. Igor Guirkine avait été arrêté en juillet, un mois après la rébellion avortée d'Evgueni Prigojine, le chef du groupe Wagner, tué depuis dans l'explosion de son avion, présentée comme un accident par le Kremlin.

Depuis le lancement de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie en février 2022, le pouvoir durcit son appareil répressif, en adoptant par exemple des lois criminalisant les déclarations et les reportages censés discréditer l'armée russe.

La peine prononcée à l'encontre d'Igor Girkin reste néanmoins nettement moins sévère que celles infligées à d'autres personnalités qui ont dénoncé la guerre, notamment les 25 ans de prison prononcés contre l'opposant Vladimir Kara-Murza.