Narges Mohammadi prix Nobel de la paix : l’Iran fustige une décision « partiale et politique »
INTERNATIONAL. « Nous condamnons une action partiale et politique. » La première réaction de l’Iran à l’attribution du prix Nobel de la paix à la militante Narges Mohammadi, distinguée pour son combat contre l’oppression des femmes et actuellement emprisonnée, a émané du porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
« Nous constatons que le Comité Nobel a attribué le prix de la paix à une personne qui a été reconnue coupable de violations répétées des lois et qui a commis des actes criminels », a déclaré Nasser Kanani dans un communiqué.
Pour lui, ce prix Nobel « est un autre maillon de la chaîne de pression des milieux occidentaux contre l’Iran, qui n’a d’autre résultat que la détermination de la nation iranienne à poursuivre sa politique indépendante ».
❇️ موضع وزارت امور خارجه در خصوص اعطای جایزه صلح نوبل به یکی از شهروندان ایرانی
✅ ناصر کنعانی سخنگوی وزارت امور خارجه جمهوری اسلامی ایران در واکنش به اقدام سیاسی کمیته صلح نوبل در اعطای جایزه به یکی از شهروندان جمهوری اسلامی ایران اعلام کرد: جمهوری اسلامی ایران، به عنوان یکی از… pic.twitter.com/4EKTAupGuw— 🇮🇷 وزارت امور خارجه (@IRIMFA) October 6, 2023
Un choix aussi critiqué par les médias conservateurs
La remise du prix à la militante, emprisonnée depuis avril 2022, a également été critiquée par des médias locaux. Pour l’agence de presse officielle Irna, le comité Nobel a récompensé « une femme ayant collaboré avec des groupes terroristes » et « inconnue dans son propre pays, en particulier parmi les femmes iraniennes », dans l’objectif de « politiser le concept des droits humains ». L’agence de presse Tasnim a également décrit Narges Mohammadi comme une « condamnée » ayant commis des activités « subversives ».
La militante et journaliste âgée de 51 ans est récompensée « pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous », a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen.
Vice-présidente du Centre des défenseurs des droits de l’Homme fondé par Shirin Ebadi, elle aussi prix Nobel en 2003, Narges Mohammadi a ces dernières 25 années été plusieurs fois condamnée et emprisonnée pour son engagement contre le voile obligatoire pour les femmes et contre la peine de mort.
L’Iran a connu l’an dernier un vaste mouvement de contestation déclenché par la mort d’une jeune femme kurde iranienne de 22 ans, Mahsa Amini, après son arrestation à Téhéran pour non respect du strict code vestimentaire imposé aux femmes. Narges Mohammadi a exprimé son soutien au mouvement.
Contrairement aux médias locaux conservateurs en Iran, certaines voix iraniennes ont apporté leur soutien à Narges Mohammadi, comme l’actrice Taraneh Alidoosti, arrêtée en janvier avant d’être libérée trois semaines plus tard. « La liberté viendra avec toi, chère Narges, une femme comme toi n’a pas sa place en prison », a-t-elle déclaré.
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