Narges Mohammadi : « La prison est le noyau dur de la résistance en Iran »

Les risques pris sont considérables. Mais la militante iranienne des droits humains Narges Mohammadi ne compte pas se taire, même derrière les barreaux de la funeste prison d'Evin de Téhéran où elle demeure incarcérée depuis novembre 2021. Purgeant une peine de 16 ans d'emprisonnement, la vice-présidente du Centre pour la défense des droits humains, une organisation cofondée en 2001 par l'avocate et Prix Nobel de la paix Shirin Ebadi, paie son engagement en faveur des droits de l'homme en Iran. Le combat d'une vie, qui a valu à cette ingénieure de 51 ans de passer l'essentiel de ces vingt dernières années en prison, laissant son mari Taghi Rahmani élever, seul, ses deux enfants en exil en France.

À la veille de l'anniversaire du décès de Mahsa Amini, Iranienne de 22 ans dont la mort le 16 septembre 2022 aux mains de la police des mœurs pour un voile mal porté a embrasé l'Iran, Narges Mohammadi livre son sentiment sur un mouvement de contestation qui ne demande qu'à éclater de nouveau. Le Point a transmis ses questions par écrit à la militante qui a réussi à faire sortir ses réponses de prison.

Narges Mohammadi est l'une des plus illustres défenseuses des droits de l'homme en Iran. © DR

Le Point : Comment définissez-vous le mouvement « Femme, vie, liberté » ?

Narges Mohammadi : Le mouvement révolutionnaire « Femme, vie liberté » est fondé sur la volonté du peuple iranien, fort des expériences et des luttes historiques de plus de 100 ans en Iran. Il fait suite [...] Lire la suite