Comment Narendra Modi transforme l’Inde en nation hindoue

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Pourquoi cet article

Le 22 janvier dernier, le Premier ministre indien, Narendra Modi, inaugurait le futur temple Ram Mandir, dédié au roi mythique Rama. Largement diffusé par les médias indiens et jusque sur Times Square, l’événement était tout à la fois religieux et politique. En effet, des élections législatives se tiendront dans le pays en avril, et, par cette mise en scène, le Premier ministre souhaite raviver la fibre religieuse et nationaliste des citoyens.

Cet article du quotidien de Madras The Hindu, ainsi que son encadré qui reprend une analyse du Guardian illustrent parfaitement le thème 5 du programme de première sur les liens entre la religion et l’État, et plus particulièrement l’axe conclusif sur la laïcité indienne, de plus en plus malmenée par le pouvoir en place.

S’il ne fallait retenir qu’une citation

“L’inauguration du temple dédié à Rama [un roi mythique de l’hindouisme] dans la ville d’Ayodhya marque une étape importante dans la transformation de l’Inde en nation hindoue.”

Lorsque l’Inde obtient son indépendance, en 1947, les hindous et les musulmans choisissent de vivre dans des territoires distincts, l’Inde pour les premiers, le Pakistan pour les seconds. Une division spatiale fondée sur des critères religieux qui n’a pas empêché la mise en place d’une Constitution laïque en Inde, pays qui se qualifie encore aujourd’hui de plus grande démocratie du monde.

Cependant, depuis que Narendra Modi est arrivé au pouvoir, en 2014, la laïcité a reculé sous l’effet d’une politique de nationalisme hindou. Les lois vexatoires contre la minorité musulmane se sont multipliées, alors que, dans le même temps, les valeurs de l’hindouisme traditionnel ont été célébrées.

L’histoire du temple Ram Mandir illustre cette dérive politico-religieuse. À l’emplacement originel du temple se trouvait une mosquée, détruite par une foule de militants nationalistes hindous en 1992. Si, à l’époque, cet acte de vandalisme qui fit des milliers de morts a été condamné, il est aujourd’hui glorifié comme un grand moment de l’histoire nationale hindoue par le Bharatiya Janata Party (BJP), le parti nationaliste du Premier ministre.

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