Narendra Modi remporte les élections en Inde, mais son parti pourrait perdre la majorité absolue

Mardi 4 juin, le Premier ministre indien a annoncé avoir remporté la victoire aux élections législatives indiennes. Mais son parti, le BJP, pourrait avoir perdu la majorité absolue dont il disposait jusqu’à présent seul au parlement, et l’opposition sort renforcée du scrutin.

Une victoire qui est loin d’être un triomphe. Tel pourrait être le résumé des résultats (pas encore définitifs) des élections législatives indiennes, qui devraient confirmer pour la troisième fois Narenda Modi à la tête du pays le plus peuplé du monde.

En effet, les dernières projections donnent à son Bharatiya Janata Party (BJP) “moins des 272 députés nécessaires pour avoir la majorité seul au parlement”, comme c’était le cas jusqu’ici. Par conséquent, Modi “aura besoin des membres de son alliance pour former un gouvernement”, détaille le média britannique BBC.

Le BJP fait partie d’une coalition de droite, l’Alliance démocratique nationale (NDA), qui, elle, devrait obtenir cette majorité absolue. La NDA gouverne déjà le pays depuis les élections de 2014, même si après les scrutins de 2014 et 2019, le BJP comptait seul suffisamment de députés pour avoir la majorité absolue.

Désormais, Modi aura mathématiquement besoin de ses alliés pour gouverner. Un changement de taille, estime The Hindu, selon qui “le BJP et le Premier ministre pourraient désormais adopter une position plus conciliante”, voire même “plus centriste” selon l’expert en Sciences politique Ashwani Kumar, interviewé par ce journal de centre gauche.

“Un rare revers pour ce vainqueur en série”

Évidemment, les premiers résultats des élections indiennes ont été aussi largement commentés en dehors des frontières indiennes, à l’image du Washington Post, qui évoque pour le BJP “des résultats qui ne devraient pas être à la hauteur de ceux de 2014, lorsque Modi avait accédé au pouvoir grâce à une vague de colère nationale contre la corruption, ou de 2019, lorsqu’il avait été porté par un sentiment nationaliste à la suite d’un conflit frontalier avec le Pakistan”.

Les scores actuels sont d’autant plus décevants, poursuit le média américain, que, “pendant la période précédant les élections, Modi et ses alliés avaient fait preuve d’une confiance absolue, puisque les dirigeants du BJP s’étaient engagés à conquérir 400 sièges”. Ainsi, conclut le journal américain, si ces résultats étaient confirmés, ils représenteraient “un rare revers pour un homme politique qui, en 23 ans de carrière politique, a cultivé une image d’homme fort, populaire, et de vainqueur en série”.

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