Napoléon, l’empereur qui ne conquit jamais le Portugal

Coiffé de son bicorne noir et chevauchant un cheval blanc, Napoléon est à la une de l’édition du jeudi 23 novembre de l’hebdomadaire Visão, qui reproduit le célèbre tableau de Jacques Louis David Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard, dans les Alpes. “L’homme derrière le mythe”, titre le magazine portugais, qui raconte dans ses pages “la jeunesse, les batailles, les femmes et le déclin de l’éphémère empereur des Français, qui a fait trembler l’Europe”.

“Alors qu’une superproduction réalisée par Ridley Scott sur cet homme au destin singulier et au nom inoubliable sort en salle”, l’auteur du dossier, le journaliste et écrivain Luís Almeida Martins, rédacteur en chef du supplément Histoire de Visão, entend dissiper les doutes et les idées vagues autour de celui qui a été, avant Hitler, “le personnage historique le plus célèbre, le plus aimé, le plus détesté et sur lequel on a écrit le plus de biographies”.

Fuite au Brésil

Un article s’intéresse en particulier aux trois invasions du Portugal par l’armée française :

“En novembre 1806, Napoléon ordonne aux pays d’Europe continentale de fermer leurs ports aux navires anglais. Un problème pour le Portugal : mécontenter l’Angleterre, c’était perdre le contact avec l’indispensable colonie du Brésil (il suffit à la Royal Navy de fermer la barre du Tage) ; et s’attirer les foudres de la France, c’était s’exposer à une invasion terrestre. Et c’est ce qui se passa.”

Par trois fois, l’armée napoléonienne tenta de conquérir le Portugal – en novembre 1807, en mars 1809 et en août 1810 – et échoua face à l’alliance anglo-portugaise. La première incursion, qui dura quelques mois, obligea toutefois la famille royale portugaise à fuir au Brésil le 29 novembre 1807. Cet exil de la Cour, long de treize ans, a créé les conditions de l’indépendance du Brésil (1822), qui a ensuite incité les autres pays d’Amérique du Sud à souhaiter la leur vis-à-vis de l’Espagne.

Le cruel général Loison

Visão rappelle que la population portugaise “a mené de multiples actions de résistance lors des invasions” napoléoniennes, mais que “beaucoup de malheureux” sont allés ou ont été envoyés “para o maneta” : une expression née à cette époque, aujourd’hui commune, qui signifie que ces derniers ont été grièvement blessés ou qu’ils sont morts en allant s’opposer au “manchot” (“maneta”), surnom du général français Loison, qui avait perdu son bras gauche lors d’un accident de chasse et “qui est resté dans les mémoires pour sa cruauté”.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :