Nantes-Toulouse : l’interdiction du rassemblement syndical aux abords du Stade de France levée

La distribution de cartons rouges et de sifflets aux abords du Stade de France a finalement été autorisée par la justice ce samedi 29 avril 2023.
La distribution de cartons rouges et de sifflets aux abords du Stade de France a finalement été autorisée par la justice ce samedi 29 avril 2023.

STADE DE FRANCE - Les organisations syndicales avaient prévu de distribuer des tracts et des sifflets aux spectateurs de la finale de la Coupe de France entre Nantes et Toulouse, ce samedi 29 avril au Stade de France, pour manifester leur rejet de la réforme des retraites et leur mécontentement vis-à-vis d’Emmanuel Macron qui sera présent dans les tribunes.

Ce rassemblement, interdit vendredi par la préfecture de police de Paris, a finalement été autorisé par la justice ce samedi, quelques heures avant le match, rapporte l’intersyndicale à l’origine de cette opération. Cette dernière avait déposé un recours devant le tribunal administratif de Paris dès notification de l’arrêté d’interdiction.

Le préfet de police n’a pas apporté « d’éléments suffisants concernant les risques de troubles à l’ordre public ou des difficultés spécifiques dans ses missions de maintien de l’ordre », face à des manifestants n’ayant annoncé qu’une « simple distribution de tracts contre la réforme des retraites par un nombre limité de personnes », a souligné le tribunal.

Les syndicats et la Ligue des droits de l’homme sont donc « fondés à soutenir que le préfet de police a porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester », a ajouté le tribunal.

Le préfet « prend acte de l’ordonnance », a indiqué la préfecture de police à l’AFP, en précisant avoir prévu « en tout état de cause un dispositif adapté pour assurer un accès dans le calme des spectateurs au stade ».

Les sifflets et certains cartons rouges confisqués à l’entrée

« L’intersyndicale 1, Emmanuel Macron 0 », ont commenté dans un communiqué les requérants, qui voient dans cette décision « une victoire pour le respect des libertés ».

« Les organisations syndicales vont ainsi pouvoir agir dans le cadre de la liberté d’expression et aller à la rencontre du public du stade de France pour distribuer leur matériel », se réjouit l’intersyndicale.

Très peu de temps après cette décision de justice, les syndicats ont commencé leur distribution de 30 000 cartons rouges et de 10 000 sifflets aux abords du Stade de France, comme on peut le voir dans notre reportage ci-dessous.

Les sifflets sont certes interdits à l’intérieur du stade par le règlement de la Fédération française de football, a observé à ce propos le tribunal administratif, mais « des contrôles seront à cette fin opérés à l’entrée », a-t-il argumenté.

À l’entrée du stade, si les sifflets étaient bien confisqués par les stadiers, c’était aussi le cas pour un certain nombre de cartons rouges.

Quelques sifflets à la 49e minute de jeu

Certains supporters ont refusé qu’on leur enlève leur carton rouge, comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous.

« On ne va pas empêcher les gens de rentrer avec des cartons rouges dans le Stade de France. Il n’y a pas d’atteinte à la liberté d’expression », avait pourtant assuré le préfet Laurent Nuñez sur RMC dans la matinée.

Durant la rencontre, les cartons rouges, dont beaucoup avaient aussi été abandonnés en dehors de l’enceinte, n’ont pas été brandis par les spectateurs, tandis que quelques sifflets ont pu être entendus à la 49e minute de jeu, en référence à l’utilisation de l’article 49-3 de la Constitution à une dizaine de reprises par le gouvernement.

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