Nancy Pelosi à Taïwan : “démonstration de force” ou “imprudence” ?

Après quelques dernières poignées de mains et photos sur le tarmac de l’aéroport de Taipei, Nancy Pelosi s’est engouffrée dans son avion vers 18 heures locales, “laissant Taïwan dans une situation potentiellement plus périlleuse que lorsqu’elle est arrivée”, écrit le Los Angeles Times.

Certes, les liens entre les États-Unis et Taïwan “se sont renforcés au cours des dernières 24 heures, mais les conséquences les plus lourdes du voyage de Pelosi devraient se faire sentir dans les prochains jours, semaines et même mois”, entraînant probablement “une instabilité accrue en Asie”, analyse le journal.

Le grand quotidien de la côte ouest n’est pas le seul à juger sévèrement la visite de l’élue démocrate à Taïwan – une visite “si manifestement provocatrice qu’elle ressemble plutôt à un coup politique avant les élections de mi-mandat”, juge The Guardian dans son édition américaine.

“Elle laisse une crise dans son sillage, ouvrant la voie à de nouvelles gesticulations entre la Chine et les États-Unis pour asseoir leur pouvoir et leur influence en Asie”, renchérit le New York Times. “Et Taïwan se prépare maintenant aux exercices militaires à munitions réelles promis par Pékin, une escalade sans précédent récent”.

Représailles

Durant ces exercices, organisés en représailles de la visite de Nancy Pelosi, “Pékin a menacé de faire des incursions sur le territoire taïwanais et de lancer, pour la première fois, des missiles conventionnels au-dessus de l’île”, souligne Politico. Les responsables américains “qualifient pour l’instant de fanfaronnades les actions de la Chine” mais “d’autres provocations militaires” sont à attendre dans les prochains jours, estime le site.

Après la visite de l’élue démocrate, “nous sommes sur le chemin d’une escalade des conflits et cela va certainement aggraver les choses”, déclare Stephen Roach, enseignant à l’université de Yale, à la chaîne CNBC. “C’est bon pour la politique locale aux États-Unis et à Taïwan, mais ça l’est beaucoup moins pour les forces géopolitiques” qui séparent déjà Washington et Pékin, ajoute-t-il.

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