Nana Mouskouri : « Mes lunettes, c’est un masque, et c’est une arme… »

En 1975, Nana Mouskouri pose au milieu des trente-cinq disques d’or qu’elle a reçus.  - Credit:KEYSTONE-FRANCE / GAMMA-RAPHO / KEYSTONE-FRANCE
En 1975, Nana Mouskouri pose au milieu des trente-cinq disques d’or qu’elle a reçus. - Credit:KEYSTONE-FRANCE / GAMMA-RAPHO / KEYSTONE-FRANCE

C'est une star, c'est même une légende. Une silhouette immédiatement reconnaissable : cheveux noirs, bouche rouge, lunettes à grosse monture. Née Ioanna Mouskouri à La Canée, en Crète, en 1934, première chanteuse non lyrique à « performer » à l'Opéra de Paris, elle a enregistré plus de 1 550 chansons et vendu des millions d'albums – plus que les Rolling Stones, Bob Marley ou Mariah Carey. Il faut dire qu'elle est capable de chanter dans 24 langues différentes, de l'anglais au japonais, du gallois à l'hébreu. Le 26 avril, au moment où la Grèce a transmis la flamme olympique à la France, elle a fait retentir sa voix dans le « stade de marbre », celui-là même où se sont déroulés les premiers Jeux olympiques modernes en 1896, pour entonner La Marseillaise et l'hymne national grec, elle qui était restée silencieuse depuis 2018. À Athènes, Nana Mouskouri s'est confiée au Point. Sur sa voix, son physique, son amitié avec Alain Delon et ses souvenirs, avec une franchise impressionnante.

Le Point : Vous n'aviez pas chanté depuis votre tournée d'adieu en 2018. Ça fait quoi, de recommencer, qui plus est dans le Stade panathénaïque, le « Kallimarmaro », où se sont déroulés les premiers Jeux olympiques modernes en 1896 ?

Nana Mouskouri : J'avais les larmes aux yeux. Des larmes de joie. Les Jeux olympiques modernes, c'est une initiative franco-grecque, entre un homme de lettres grec séjournant à Paris, Demetrius Vikelas, et le baron Pierre de Coubertin. Et moi, je suis né [...] Lire la suite