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"Il fallait réagir": la mère de Lucas estime que l'école "aurait dû faire plus" pour le protéger du harcèlement

La mère du jeune Lucas a tenu une conférence de presse ce 30 janvier.  - BFMTV
La mère du jeune Lucas a tenu une conférence de presse ce 30 janvier. - BFMTV

"Mon fils n’est plus là parce qu’ils ont été méchants avec lui." La mère de Lucas, Séverine, s'est exprimée ce lundi devant la presse. Elle a partagé son désarroi face au suicide de son fils, un adolescent de 13 ans qui a mis fin à ses jours le 7 janvier dernier au domicile familial, à Golbey, dans les Vosges.

"Pour moi, c’est le harcèlement qui a été l’élément déclencheur" de ce drame, a-t-elle répété.

Depuis la mort de l'adolescent, ses proches martèlent qu'il était l'objet de moqueries et d'insultes en raison, notamment, de son homosexualité. Dans son journal intime, "un mot expliquant sa volonté de mettre fin à ses jours" a été découvert par les enquêteurs, sans pour autant faire référence à du harcèlement, a révélé le procureur de la République d'Epinal peu de temps après l'ouverture de l'enquête.

"J'espère qu'ils reconnaîtront les faits"

Après de rapides investigations, quatre mineurs de 13 ans ont été placés en garde à vue. "Lors de leurs auditions, les mis en cause, deux filles et deux garçons âgés de 13 ans, scolarisés dans le même établissement que Lucas, ont uniquement admis avoir proféré à plusieurs reprises des moqueries à l'encontre de leur camarade", a précisé Frédéric Nahon. Tous les quatre seront prochainement "jugés pour harcèlement scolaire ayant entraîné le suicide" du jeune Lucas.

"Il n'y a pas que ces quatre jeunes, il n'y a pas que eux..." a commenté Séverine ce lundi. "Mais ça sera la justice qui en décidera. Je veux juste que mon fils repose en paix et que justice soit faite."

Secouée par les sanglots, la mère de l'adolescent a toutefois tenu à faire passer un message d'apaisement. "Ca reste des enfants, je veux juste qu’ils réagissent à ce qu’ils ont fait...", a insisté Séverine. "J’espère qu’ils reconnaîtront les faits, que ça les fera réfléchir et qu’ils ne recommenceront pas."

Et d'ajouter: "Je ne veux pas qu’ils soient victimes de quoi que soit, je ne veux pas nourrir la haine à leur encontre. Malgré ce qui s’est passé on veut quand même les protéger, ça reste des gamins."

"Je ne veux pas qu'on l'oublie"

En revanche, la mère de Lucas a laissé entendre que l'établissement scolaire avait failli à son devoir après les multiples alertes de la famille. "Le corps enseignant aurait pu faire plus. Il aurait dû faire plus, il y a des choses qui n’ont pas été faites, comme prendre des mesures disciplinaires à l'encontre des harceleurs par exemple", a déclaré Séverine.

De son côté, le rectorat s'est déjà défendu en affirmant que les "moqueries" rapportées par Lucas et sa mère à la rentrée de septembre avaient été "immédiatement prises au sérieux par les équipes du collège".

Pour conclure son unique prise de parole publique, Séverine a tenu à s'adresser aux enfants victimes de harcèlement scolaire: "Parlez-en, n’ayez pas peur des représailles, il y a toujours une oreille attentive. Il y a des moyens pour aider ces enfants."

Quant aux harceleurs: "Mettez-vous à la place des harcelés, même une parole ça peut faire beaucoup de mal."

Une marche blanche en hommage à Lucas se tiendra le 5 février prochain. "Il s'agit d'honorer la mémoire de mon fils, c’était un super petit garçon, je ne veux pas qu’on l’oublie. C’est notre manière à nous de le maintenir un peu en vie", a soufflé sa maman, en larmes.

Article original publié sur BFMTV.com