"Je n'ai même pas réussi à le louer": ces propriétaires parisiens désabusés pour les JO 2024

Non seulement la fortune n'est pas aux rendez-vous, mais nombre de propriétaires parisiens ne parviennent tout simplement pas à louer leur logement pendant les Jeux olympiques, même à des prix raisonnables. Eva, propriétaire d'un 41m² dans le 18ème arrondissement de la capitale, a proposé son logement pour 300 euros la nuit.

Elle témoigne sur BFM TV: "Je suis propriétaire, j'ai voulu en profiter pour me faire de l'argent et apparemment on pouvait louer son appartement pour extrêmement cher parce que ça allait être des JO à succès. Mais ça n'a pas été le cas, je n'ai même pas réussi à le louer".

Même son de cloche pour Victor Aussal, 28 ans, et sa copine propriétaire d'un 40 m2 à la Goutte d'Or, quartier populaire du nord de Paris, voulaient profiter des JO pour louer leur deux-pièces à 280 euros la nuit et voyager en Asie pendant un mois. Mais depuis six mois "toujours aucun locataire, aucune demande. Je pense qu'on va redescendre au prix du marché voire en-dessous, comme ça s'est passé à Londres" en 2012, raconte-t-il à l'AFP.

Peu de touches

Marie, elle, a réussi à louer un peu mais reste quand même déçue de l'expérience. La Parisienne avait prévu l'explosion des offres pendant cette période. C'est pourquoi, elle avait mis en location son appartement de 90m² avec trois chambres à Saint-Ouen dès 2022 afin, notamment, d'engranger des commentaires positifs pour le louer plus facilement pendant les JO et donc sortir un peu du lot. L'appartement est d'ailleurs plutôt bien noté sur Airbnb avec un score de 4,8. "En 2023, en le louant trois semaines l'été et quelques ponts ou vacances, l'appartement nous avait rapporté 5.000 euros", raconte-t-elle à BFM Immo.

"En février, on l'a mis en location pour les JO. Il est idéalement situé, à 20min à pied du Stade de France. On a refait l'annonce exprès pour les JO, en français et en anglais. La nuit de base est à 180 euros et là on l'avait mis à 600 euros. On se disait que 100 euros la nuit par personne, c'était un bon prix". Marie et son compagnon déchantent rapidement.

"On s'attendait à avoir les 3 semaines bookées en 3 minutes. Sauf que non, au bout d'une semaine rien, deux semaines rien, au bout d'un mois on a descendu à 450 euros la nuit. Là on a eu plusieurs touches, mais uniquement des gens qui prenaient des renseignements, rien de plus".

Fin mars, le couple a enfin une réservation. Des Singapouriens qui ont réservé 7 nuits pour 400 euros la nuit. Entre les frais Airbnb, le tarif qui est dégressif en fonction du nombre de nuits et les frais de ménage, Marie estime que le couple touchera 2.500 euros, contre 3.000 euros l'été dernier. "Et j'ai peu d'espoir pour le reste de l'été", déplore Marie. Mais elle mise encore sur les athlètes qui ne sont pas encore qualifiés. Une fois qu'ils seront sûrs de participer aux JO, certains pourraient venir en famille. "Cela va peut-être bouger encore un peu. Mais on risque de gagner 500 euros de moins que l'été dernier alors qu'on a un évènement majeur près de chez nous".

"Toujours personne"

Certains ont tout simplement laisser tomber, comme cette Tiktokeuse.

Malgré de nombreux commentaires positifs, Adriana Herani, 39 ans, propriétaire d'un petit T2 à Barbès (nord de de la capitale), ne trouve pas non plus preneur. De 300 euros la nuit, elle est passée à 250 mais n'a "toujours personne".

De son côté, Nathaniel Bruneau, 40 ans, entendait louer son 35m2 donnant sur le plus chic canal Saint-Martin (centre-est) 800 euros la nuit pendant les JO, au lieu de 200. Ramené à 600 euros, "j'espère avoir des clients de dernière minute" mais "tu as le triple d'offres par rapport à l'année dernière, 130.000 au lieu de 50.000", constate cet habitué d'Airbnb.

Le client de dernière minute

Le client de dernière minute est le dernier espoir pour ces propriétaires. Et ils ont encore raison d'y croire. Une enquête de Booking dévoilée en exclusivité pour BFM Business montre que près de la moitié des Français qui assisteront aux JO n'ont pas encore réservé leur logement, chambre d'hôtel ou location de courte durée (que ce soit via Booking, Airbnb, Abritel, etc.).

En ce qui concerne le type d'hébergement, deux tiers des voyageurs français sont plutôt tentés par une chambre d'hôtels (66%) et un tiers (34%) par une location saisonnière, selon l'enquête de Booking. La plupart de ceux qui voyageront à l'occasion des JO ne comptent rester que quelques nuits. 52% prévoient un séjour de 1 à 2 jours, contre 24% qui envisagent de rester 4 nuits ou plus, toujours selon Booking.

Article original publié sur RMC Sport