Nahel : les forces de l’ordre fortement mobilisées face à un risque de « généralisation » des violences

Nahel : les forces de l’ordre fortement mobilisées face à un risque de « généralisation » des violences
Nahel : les forces de l’ordre fortement mobilisées face à un risque de « généralisation » des violences

NAHEL - Les autorités s’attendent à « une généralisation » des violences les « prochaines nuits » après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine), selon une note des renseignements citée par une source policière.

Cette note, divulguée par plusieurs médias, est datée de ce jeudi 29 juin, au lendemain d’une deuxième nuit de violences urbaines dans tout le pays à la suite de la mort de ce conducteur mineur, prénommé Nahel. Il y est fait mention de « prochaines nuits » qui « vont être le théâtre de violence urbaine avec une tendance à la généralisation » avec « des actions ciblées sur les forces de l’ordre et les symboles de l’État ou de la puissance publique ».

Policiers, hélicoptère, Raid, BRI… Pour faire face à cette mobilisation hors-norme, des moyens conséquents ont été déployés.

40.000 agents sur le terrain

Un total de 40.000 policiers et gendarmes, dont 5000 à Paris et en proche banlieue, sera mobilisé ce jeudi, c’est « quatre fois plus » que les effectifs déployés dans la nuit de mercredi à jeudi où « 9 000 » forces de l’ordre étaient engagées, dont 2000 sur la « plaque parisienne », a-t-il ajouté.

Interdiction d’un rassemblement, déploiement d’unités du Raid, d’un hélicoptère et de drones : la préfecture du Nord a également multiplié les mesures jeudi soir pour prévenir de nouvelles violences dans la métropole lilloise, théâtre la nuit précédente de nombreuses violences et dégradations.

« Considérant la nécessité de préserver l’ordre public et la sécurité », le préfet du Nord et des Hauts-de-France, Georges-François Leclerc, « a décidé d’interdire toute manifestation, rassemblement à caractère revendicatif, ainsi que tout attroupement » sur le secteur de la Porte des Postes, au sud de la ville, a indiqué la préfecture dans un communiqué.

Le périmètre concerné inclut notamment le siège de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) et un grand centre commercial. Toute infraction sera passible « de six mois d’emprisonnement et de 7.500 euros d’amende ».

Le Raid, la BRI et la BAC déployés

Des unités du Raid et de la BAC ont été déployées en début de soirée dans le secteur, « en mission d’assistance et de soutien » au service d’ordre, a indiqué la préfecture à l’AFP. La situation était « maîtrisée » en début de soirée, après la dispersion de « 50 à 100 individus » qui tentaient d’aller au contact avec la police.

L’interdiction en vigueur depuis 18h00 fait suite aux nombreuses violences et dégradations survenues la nuit dernière dans la métropole lilloise. Elle fait suite également « à des publications sur les réseaux sociaux » appelant à un rassemblement dans le secteur de la Porte des Postes, faisant « état d’une volonté explicite d’affronter les forces de l’ordre », selon le communiqué.

La Brigade de recherche et d’intervention (BRI), unité dédiée aux interventions difficiles, a aussi été envoyée jeudi après-midi à Nanterre. Cette unité, qui n’est pas destinée aux opérations de maintien de l’ordre, a été envoyée vers 17H30 sur place, a indiqué une source policière à l’AFP.

Un hélicoptère mobilisé

Le préfet a par ailleurs décidé d’autoriser, de 21h00 à 5h00 vendredi, « la captation, l’enregistrement et la transmission d’images au moyen de caméras installées sur des drones » par la DDSP « pour sécuriser les personnes et les biens ainsi que pour maintenir ou rétablir l’ordre public » sur Lille et les communes populaires de la métropole frappées par les violences, dont Roubaix et Tourcoing.

Une unité du Raid a également été déployée dans la commune de Roubaix, fortement secouée par les violences dans la nuit de mercredi à jeudi, a indiqué la préfecture à l’AFP. Elle viendra « en assistance aux CRS, effectifs locaux et de la BAC » déployée « pour procéder à des interpellations ».

Un hélicoptère de la gendarmerie doit aussi survoler « toute la nuit » l’ensemble de l’agglomération.

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