Nadine Morano mais pas Aurélien Pradié… Éric Ciotti monte son contre gouvernement LR

Éric Ciotti, ici en meeting de campagne pour la présidence LR à La Ciotat
Éric Ciotti, ici en meeting de campagne pour la présidence LR à La Ciotat

POLITIQUE - Un gouvernement façon Ciotti. Le président des Républicains Éric Ciotti a dévoilé dans le JDD ce 14 mai un « contre-gouvernement » alternatif à Emmanuel Macron pour défendre les idées du parti et bâtir un projet programmatique.

« Je souhaite que les travaux programmatiques s’organisent autour de celui qui aura été chargé de la thématique », a expliqué Éric Ciotti. En tout, une équipe d’une trentaine de « secrétaires nationaux » a donc été composée, avec des représentants de toutes les sensibilités des Républicains. Elle s’inscrit dans l’effort de reconstruction de la droite, à la fois affaibli par ses revers électoraux et devenu pivot grâce à ses quelque 60 députés pouvant apporter l’appoint à la majorité.

Ainsi, sous la houlette de la secrétaire générale de LR Annie Gennevard, promue coordinatrice, on y retrouve deux anciens candidats à la primaire 2022 : Michel Barnier (conseiller spécial du président aux Affaires Étrangères) et Philippe Juvin (Affaires sociales et handicap). Le président des sénateurs LR Bruno Retailleau, adversaire de Ciotti pour la place de numéro 1, est absent de la liste mais la sénatrice du Val-d’Oise Jacqueline Eustache-Brinio qui l’a soutenu pendant la campagne hérite du portefeuille « Identité, laïcité et valeurs républicaines ».

Quid d’Aurélien Pradié ? Le jeune député du Lot, aussi candidat à la présidence, a été déchu de son titre de numéro 2 pendant l’examen de la réforme des retraites, Éric Ciotti lui reprochant des prises de position individuelles, « plus conformes avec les valeurs de cohérence, d’unité et de rassemblement qui doivent guider la droite républicaine ». Difficile dès lors de lui faire intégrer un gouvernement, même fictif. Néanmoins, Raphaël Schellenberger, un de ses soutiens pendant la campagne, hérite du portefeuille de l’Énergie. La jeune garde de LR est également représentée avec les députés Julien Dive (Agriculture) et Antoine Vermorel-Marques (Environnement).

Nadine Morano, en charge de l’immigration

Le pôle régalien compte le vice-président de la région Île-de-France Frédéric Péchenard (Intérieur), l’eurodéputée Nadine Morano (Immigration), et le sénateur François-Noël Buffet (Justice). Au pôle économique on trouve l’expert Christian Saint-Etienne (Économie et Réindustrialisation), ainsi que les députées Véronique Louwagie (Comptes publics), Valérie Bazin-Malgras (Entreprises) et Isabelle Périgault (Formation).

Dans ce contre-cabinet quasi paritaire (15 femmes, 17 hommes), les Droits des femmes reviennent à la conseillère de Paris Nelly Garnier et la Culture à la maire de Taverny Florence Portelli. Le député Philippe Juvin est chargé de la Santé et le sénateur Max Brisson de l’Éducation.

Le « shadow cabinet » est une tradition très institutionnalisée dans les pays anglo-saxons, où chaque responsable d’un dossier est un futur ministre en puissance. En France, la désignation d’un tel cabinet par les partis d’opposition est peu fréquente, mais pas inédite.

Alors président de LR, Laurent Wauquiez s’était lui aussi doté en novembre 2018 d’un « cabinet fantôme », où Éric Ciotti était chargé de l’Intérieur. La présidente du RPR (ancêtre de LR) Michèle Alliot-Marie avait aussi nommé en 2000 un cabinet alternatif au gouvernement de la gauche plurielle de Lionel Jospin.

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