Nadia Nadim : Afghane et star du foot

Une conquérante. Qui mène sa vie tambour battant guidée par la devise « dream bigger », rêve plus grand. Attaquante, future médecin et ambassadrice de l’Unesco, Nadia Nadim a survécu au pire : l’assassinat de son père par les talibans, la fuite, à 12 ans, avec sa mère et ses sœurs, l’enfer des passeurs et des camps. Au Danemark, où elle s’est d’abord réfugiée, le ballon rond sera son échappatoire, sa lueur d’espoir. Modèle de résilience, la joueuse au destin hors du commun espère retrouver un jour sa terre natale.

Toujours en mouvement, c’est une femme rieuse, l’esprit vif, les neurones en perpétuelle ébullition. Aujourd’hui, on la sent impatiente, nerveuse. Nadia Nadim, 33 ans, ex-attaquante au PSG féminin, vient de se faire opérer d’un genou explosé à cause d’un tacle. Contrainte à plusieurs semaines d’immobilité, elle nous parle depuis son hôpital, au Qatar. Nadia ronge son frein. S’oblige à réviser ses cours, vu qu’elle attaque son dernier semestre de médecine. « En janvier, je serai généraliste et pourrai exercer. » En attendant d’entamer sa spécialisation en chirurgie reconstructrice...

Elle est sur tous les fronts, Nadia : le foot de haute compétition, les études les plus difficiles, les transferts de club en club, Manchester City, Paris et maintenant Louisville dans le Kentucky. Sans parler de son obsession vitale : retourner dans son Afghanistan natal récupérer les médailles de son père, général de l’armée afghane, assassiné une nuit en plein désert. Il a laissé sa femme et leurs cinq filles à la merci de l’obscurantisme.

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Avant la guerre, je vivais dans un environnement sûr. Puis ce fut l'horreur, le chaos, la peur permanente

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La réalisatrice Anissa Bonnefont, qui les a suivies pendant un an pour son documentaire, « Nadia », explique : « Le père est parti un soir, et il n’est jamais revenu. Nadia avait 8 ans. Elle a vu sa mère dévastée. Un traumatisme. Il faut dire que les hommes de la famille, frères, cousins, oncles, tournoyaient autour de cette femme seule, autour de la maison, des biens matériels. Alors, elle a tout vendu, bradé, très vite, pour fuir. » Avec quatre filles et un bébé, elle a gagné le Pakistan, puis l’Italie. Entassées dans un camion, les six ont ensuite abordé le Danemark, où elles ont trouvé un(...)


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