"On n'a que nos pyjamas sur nous", à Toulouse, la crainte de nouveaux effondrements d'immeubles

Inquiétudes dans la ville rose. Après l'effondrement ce samedi 9 mars d'un immeuble qui a été évacué quelques jours auparavant près de la place du Capitole, d'autres immeubles fragilisés ont également été vidés de leurs occupants le lendemain, rue des Puits clos, après l'apparition soudaine de nouvelles fissures sur un bâtiment.

"C'est un immeuble privé, sous surveillance et connu de nos services. L'effondrement a créé de nouvelles fissures. Un bureau d'études a estimé que ces nouvelles fragilités étaient préoccupantes. Un ordre d'évacuation a été donné", confirme Claire Nison, conseillère municipale chargée de la sécurité des bâtiments de la ville rose.

Depuis, la cinquantaine de personnes évacuées reste dans l'expectative alors que l'accès même à leur rue leur est interdit. "Tout le monde va avoir peur que son immeuble s'effondre, je pense", dit Vincent, l'un d'entre eux, à BFMTV.

"On n'a que nos pyjamas sur nous, j'ai toujours mes papiers, mon ordi, on essaie de voir où on peut les récupérer, quand est-ce qu’on pourrait les récupérer" ajoute, à notre antenne, Cléo, une étudiante elle aussi contrainte de quitter son logement.

Fragilisation par les éléments et mauvais entretien

Si l'effondrement de samedi a semble-t-il bel et bien fragilisé la structure de l'édifice, le premier immeuble concerné se trouve de l'autre côté de la rue, Charles Crouzillac, expert en bâtiment, explique à BFMTV que les éléments climatiques ont également pu jouer un rôle important dans la fragilisation de ces immeubles à colombage parfois vieux de cinq siècles, parfois mal entretenus par les syndics de copropriétés.

"Les structures en bois mal protégées subissent les affres du temps. C’est ce qui peut être en partie, je dis bien en partie, responsable de la fragilisation de certains de ces immeubles plus qu’anciens", soutient-il.

Pour sa part, la municipalité toulousaine a mis sur pied une cellule de crise afin d'expertiser les bâtiments de la zone. "Nous sommes mobilisés avec les pompiers, mobilisés avec les experts que nous avons fait travailler ce weekend, qui continue à travailler à l’heure où je parle, et vont continuer à travailler dans les jours qui viennent", assure Jean-Luc Moudenc, le maire.

Comme le rappelle La Dépêche, riverains et commerçants du quartier peuvent s’adresser à Allô Toulouse au 05.61.222.222. En parallèle, la mairie de Toulouse a annoncé avoir débloqué 50.000 euros afin de reloger les sinistrés.

Article original publié sur BFMTV.com