“Naïveté” et “copinage malsain” : comment l’Allemagne est devenue un nid d’espions russes

Sur la une de Handelsblatt, un Vladimir Poutine géant place méthodiquement ses pions au Reichstag, le bâtiment où siège le Parlement allemand. Le maître du Kremlin a en main un barbouze miniature, habillé comme au temps de la guerre froide. Il l’observe d’un air calculateur.

“Allemagne, nid d’espions”, titre le quotidien économique de Düsseldorf en une de son édition du 8 mars. “Pourquoi il est si facile pour les agents de Poutine de s’implanter chez nous. Et pourquoi nous avons besoin d’une réforme historique de nos services de renseignements.”

Dans une longue enquête, il revient sur les nombreux liens économiques tissés avec la Russie pendant des décennies, et sur la “naïveté” et le “copinage malsain” entretenu par une partie de la classe politique allemande vis-à-vis de ce pays. “Les espions russes sont très actifs en Europe, mais c’est en l’Allemagne que le climat sociopolitique était le plus favorable à leurs activités.”

Le paradis de l’espionnage

Mais le journal s’intéresse aussi à la “négligence” des services de contre-espionnage allemands. Sous leur nez, les Russes auraient fait venir des agents se faisant passer pour de simples diplomates. Ils auraient installé du matériel d’espionnage dernier cri dans leur ambassade berlinoise et employé des hackeurs pour diffuser de fausses informations dans le pays.

Une série de scandales montre l’ampleur du phénomène. Le dernier en date concerne une conversation secrète entre haut gradés de l’armée allemande sur d’éventuelles livraisons d’armes à l’Ukraine. Cette discussion, probablement enregistrée par les services secrets russes à l’insu des militaires, a été rendue publique le 1er mars par les médias russes pro-Kremlin.

Ce n’est pas la seule affaire à avoir fait les gros titres. Début mars, l’hebdomadaire Der Spiegel révélait que l’ancien numéro deux de la société de paiements en ligne Wirecard, Jan Marsalek, travaillait pour Moscou. Or l’homme d’affaires “a évolué pendant des années dans les hautes sphères du système financier allemand, sans être démasqué”.

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